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22 novembre 2024
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Sebta et Melilla ou l’illusion d’une ouverture pour nombre de riverains

Au bilan du transit passager après la première semaine de la réouverture des frontières le 17 mai dernier entre les présides de Sebta et Melilla et le Maroc, on fait la moue de part et d’autres. En effet, il a été recensé un chiffre qui ne représente qu’à peine le quart des déplacements quotidiens que la zone enregistrait en 2019, (25.000 et 30.000 passages quotidiens rien qu’à Bab Sebta).
Ceci dit, ils ont été près de 20.000 personnes (moitié-moitié) dans les deux sens à avoir osé franchir les barrières de Beni Ansar et de 43 200 à Bab Sebta. Pour ce qui est des véhicules c’est le même principe (la poire en deux) plus de 7.500 à Melilla et plus de 10.000 à Bab Sebta.
Seuls les citoyens et résidents de l’Union européenne, ainsi que les personnes autorisées à circuler dans l’espace Schengen et leurs véhicules ont pu traverser les frontières entre le Maroc, et les présides occupés. Aussi, il est certainement un peu tôt d’estimer le trafic passager au regard de la seconde phase qui ne sera lancée qu’à partir du 31 mai, afin de permettre aux travailleurs frontaliers légalement reconnus et aux détenteurs de visas d’entrer dans les deux villes.
Il seront 400 environ avec des papiers en règle à pouvoir travailler alors qu’ils étaient près de 2.000 avec un contrat en 2020. Si d’aucuns peuvent se réjouir de part et d’autre de la réouverture des frontières, cela ne sera cependant guère plus comme avant. Et déjà les pionniers de la traversée des frontières ont en eu un avant-goût.
En effet de part et d’autre des deux rives, on ne tolère guère qu’un strict minimum de pacotilles légales à passer. Du côté des enclaves on souligne que les files d’attente qui se sont produites ces jours-ci, ne leur sont pas imputables et le contrôle des véhicules et des personnes « a fonctionné avec une diligence totale« .
Nul passage de camionnettes ou de véhicules chargés de marchandises donc, car on entre et on sort avec juste des produits d’autoconsommation si l’on peut dire ainsi. Pour ce qui est du passage quotidien de personnes entre Sebta (2.500) et Melilla (2.000 ) on n’en saura plus qu’à la réouverture du bureau des douanes commerciales des deux présides vers la mi-juin.
La population concernée, qui se caractérisait de frontaliers employés dans les deux enclaves et de porteurs aujourd’hui débarrassés de leur fardeau, et dénuée d’alternatives ne doit pas se faire d’illusions, il fut un temps.
De part et d’autre, les deux exécutifs y sont allés d’une volonté ferme afin de mettre fin à la contrebande et ce, même si beaucoup y perdent. En effet, rien qu’entre Sebta et Fnideq, cette dernière représentait annuellement entre six et huit milliards de dirhams (entre 570 et 750 millions d’euros). C’est dire ce que sera le manque à gagner pour toutes les composantes de ce trafic.
Les autorités marocaines, dans leur ardeur à réglementer le secteur informel ont depuis la fermeture des frontières de Sebta et Melilla, investi ailleurs et déployé des efforts à travers des zones industrielles régionales (Tanger, Fnideq, Nador…) pour compenser ou tout au moins atténuer le fléau qui frappe un secteur primordial de l’économie nationale.

Hespress

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