Le secteur automobile est, depuis un an et demi, très perturbé par la pénurie mondiale de semi-conducteurs, qui ralentit fortement la production. Dans son analyse mensuelle du marché automobile, publiée en début du mois de septembre, la Plateforme automobile (PFA) estime que la production de véhicules légers restera probablement en-deçà de son plein potentiel jusqu’en 2023 au moins.
Dans un contexte de pénurie mondiale de semi-conducteurs, ces composants indispensables à tous les produits intégrant de l’électronique, l’activité dans les usines d’assemblage automobile est au ralenti un peu partout dans le monde. «Les semi-conducteurs utilisés dans l’industrie automobile nécessitent un long cycle de conception et sont soumis à des normes sévères de qualification. En raison de ces longs cycles de conception et de la longue durée de vie des produits, les semi-conducteurs utilisés dans les applications automobiles utilisent des technologies plus matures que la plupart des autres applications. Les constructeurs automobiles sont donc généralement moins prioritaires pour les fondeurs», a expliqué la Plateforme automobile (PFA) dans son analyse mensuelle du marché automobile du mois de septembre. Selon l’organisme qui représente les 4.000 entreprises du secteur automobile en France, la production de véhicules légers restera probablement en deçà de son plein potentiel jusqu’en 2023 au moins.
En effet, certains signes indiquent un fléchissement de la pénurie de semi-conducteurs pour les applications automobiles, les délais de livraison de véhicules neufs ne devraient pas revenir à la normale dans les prochains mois : «Compte tenu de ces facteurs, il faudra du temps pour que tous les problèmes d’approvisionnement soient résolus, même si les avis divergent sur l’échéance précise d’un retour à la normale. La production de véhicules légers restera donc probablement en deçà de son plein potentiel jusqu’en 2023 au moins», avance la PFA.
Dans ce contexte de tensions sur la demande mondiale de puces électroniques, qui ont fait aussi monter les prix et décoller les bénéfices des producteurs, les pays s’efforcent de relocaliser leur production. Au nom de la souveraineté industrielle, et considérant aujourd’hui ces puces comme des produits stratégiques, l’Europe comme les États-Unis tentent de réduire leur dépendance en aidant les constructeurs à installer des usines. Par exemple, le Président américain Joe Biden a débloqué 52 milliards de dollars de subventions pour relancer la production de semi-conducteurs aux États-Unis. Son objectif par cet investissement dans ces pièces au cœur de l’électronique moderne est d’aider son pays à gagner «la compétition économique au 21e siècle».
le Matin