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12 avril 2025
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Les États-Unis réaffirment leur appui à la souveraineté marocaine sur le Sahara, imprimant une dynamique au Conseil de sécurité

Par Ahmed Fathi
ONU – New York : Réaffirmant avec force la politique étrangère de l’administration Trump, le secrétaire d’État Marco Rubio a rencontré cette semaine le ministre des Affaires étrangères du Maroc Nasser Bourita afin de réaffirmer la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. La réunion a mis en exergue le partenariat durable entre les États-Unis et le Maroc au service de la paix, de la sécurité et de la coopération économique dans toute la région, en particulier au travers de cadres tels que les Accords d’Abraham.
Le secrétaire d’État Rubio a réaffirmé l’appui des États-Unis à la Proposition d’autonomie du Maroc, la caractérisant de « sérieuse, crédible et réaliste », et soulignant qu’elle constitue la seule base pour un règlement juste et durable du différend de plusieurs décennies sur le Sahara. Les États-Unis étant rédacteurs sur le dossier du Sahara au Conseil de sécurité, la position de Washington pèse d’un poids considérable – donnant le ton des discussions à venir au Conseil et imprimant l’orientation future de ce dernier.
D’un point de vue stratégique, la position des États-Unis illustre non seulement un pragmatisme diplomatique mais elle atteste aussi d’une vision lucide de la dynamique sécuritaire dans la région. Un Sahara stable, autonome, sous souveraineté marocaine est le chemin vers un avenir durable – en particulier si l’on songe au risque que signifierait l’avènement d’un nouvel État failli dans une région du Sahel déjà instable. Une entité sahraouie échappant à l’autorité du Maroc risquerait de devenir un champ de bataille par procuration, source de préoccupations toujours plus vives quant à l’influence de l’Algérie et de l’Iran, ainsi qu’à la présence de réseaux de mercenaires affidés à la Russie comme le groupe Wagner opérant dans l’ombre.
Je l’ai constaté de première main lors de ma récente visite au Sahara, -dans le cadre du forum MD Sahara- où les initiatives de développement – en particulier l’ambitieux port de Dakhla – sont en train de transformer le paysage. Ce projet d’infrastructure de plusieurs milliards de dollars est non seulement source de prospérité et d’emplois pour la région, mais il est aussi à l’origine de nouveaux couloirs économiques reliant le Sahel au commerce mondial. Le port peut potentiellement aider les pays voisins en encourageant l’interdépendance économique, la stabilité et, en dernière analyse, la paix.
Le plan d’autonomie du Maroc ne se borne pas à offrir une autonomie administrative, il garantit les pleins droits au peuple sahraoui tout en préservant la souveraineté du Maroc sur la défense, la sécurité et la politique étrangère. Ce modèle offre une solution digne et pratique, une solution qui permet d’échapper au chaos de l’apatridie et de préserver les aspirations des Sahraouis à l’intérieur d’un cadre stable et fonctionnel.
Dans l’intervalle, la réponse de l’Algérie à la position réaffirmée des États-Unis a été, et le contraire nous aurait surpris, une réminiscence de discours de décolonisation digne de la guerre froide toujours plus détaché des réalités géopolitiques modernes. Le monde a dépassé l’approche binaire simpliste des années 1960. La communauté internationale d’aujourd’hui est moins disposée à soutenir des expériences de souveraineté aboutissant à un vide de gouvernance, à la déstabilisation régionale et à la prolifération de milices soutenues par l’étranger.
Dans une région déjà en proie au terrorisme transnational, à la traite d’êtres humains et à la fragilité économique, la proposition d’autonomie du Maroc est la meilleure solution pour instaurer une paix durable. Elle conjugue les aspirations de la population sahraouie et les impératifs de sécurité régionale et de consensus international.
Les États-Unis ne se contentent pas de réaffirmer la souveraineté du Maroc, ils tracent une ligne rouge on ne peut plus claire dans le sable. Le reste du Conseil de sécurité ferait bien d’en prendre note.
Maroc diplomatique

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