L’Espagne a, vraisemblablement, allumé un brasier qu’elle a aujourd’hui tout le mal du monde à éteindre. Tout prête à croire que sa diplomatie, dans son incohérence, a pensé pouvoir dicter sa loi en toute impunité. Mais elle a compris, à ses dépens, que c’est loin d’être le cas.
On ne viole pas les règles de bon voisinage, faites de confiance et de respect mutuels, sans en payer le prix ! Et cela, l’Espagne dans son arrogance habituelle dans le traitement des questions relatives au Maroc, a semblé l’oublier.
Empêtrée dans un imbroglio qu’elle a sciemment créé, elle a recours aujourd’hui à tous les moyens, non honorables notamment, pour justifier l’injustifiable. Intox, déclarations assassines, fuite en avant…tout y passe pour une diplomatie somme toute, en mal d’inspiration.
En accueillant en toute perfidie, un séparatiste sanguinaire, elle a invoqué l’excuse bateau des droits l’homme, un argument qui semble être, à sens unique.
Car où sont passés les droits de l’Homme quand des enfants entrés à Sebta occupée, sont placés dans des conditions inhumaines, dans des hangars qui servaient de dépôts de contrebande, ce commerce juteux pour l’Espagne, qui faisait jusqu’à il n’y a pas longtemps le bonheur de ses commerçants ?
Où sont passés les droits humains quand les forces de l’ordre, d’un pays qui a toujours campé un « rôle de donneur de leçons», n’hésitent pas à faire usage de matraques, de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc, contre des pauvres immigrés, désarmés et désœuvrés ?
Comment un pays peut-il se permettre de faire la morale aux autres quand sa propre presse dénonce « un usage disproportionné de la force contre des civils, sans considération pour leur condition d’enfant, de personne âgée, de femme ou de malade » ?
Des vidéos et des images relayées aussi bien par les migrants eux-mêmes que par les journalistes sur place, donnent la mesure de ces violations flagrantes de la dignité humaine, que l’Espagne justifiera sûrement par le souci de « défendre son intégrité ». Et l’intégrité des autres, ne mérite-t-elle pas d’être défendue aussi ?
Si l’Union européenne est « contrainte » à la solidarité pour une raison purement géographique, le silence assourdissant d’autres parties est choquant !
Où sont en effet passées les ONGs qui semblent ne s’en prendre qu’aux uns et pas aux autres, au service d’un agenda qui n’est plus un secret pour personne?
Ce que l’Espagne, l’Europe et le monde entier doivent savoir, c’est qu’en matière de politique migratoire, le Maroc n’a pas de leçons à recevoir, sa gestion de la question ayant été érigée en modèle régional.
Le Royaume a, ce faisant, adopté une approche intégrée, qui protège les droits des migrants et préserve leur dignité, tout en refusant de réduire ce phénomène au seul aspect sécuritaire.
Dans ce cadre, le Maroc a déployé d’importants efforts en vue de renforcer le contrôle de ses frontières et de lutter contre l’immigration clandestine et les réseaux de trafic et traite des êtres humains.
Il a, toutefois, toujours souligné que la gestion des flux migratoires, demeure une responsabilité partagée entre les deux rives de la Méditerranée, refusant à maintes reprises de jouer le rôle de gendarme de l’Europe.
Cette position avait été clairement exprimée par le Roi Mohammed VI dans le message adressé à la Conférence internationale pour l’adoption formelle du Pacte mondial sur la migration, tenue en décembre 2018 à Marrakech.
La vision, à l’échelle nationale et continentale, et l’engagement international du Maroc s’inscrivent « dans la recherche constante de compromis novateurs, entre gestion des frontières et protection des droits humains des migrants, entre migration et développement », avait plaidé le Souverain, avant d’insister que « la question migratoire n’est pas – et ne devrait pas – devenir une question sécuritaire ».
Car, a-t-il soutenu, «la question de la sécurité ne peut pas faire l’impasse sur les droits des migrants : ils sont inaliénables ».
La démarche adoptée par le Royaume n’est pas restée lettre morte, et s’est concrétisée par la mise en œuvre d’une politique migratoire pertinente, lancée par le Roi en 2013 et qui avait permis la régularisation de tous les immigrés se retrouvant sur le territoire national, leur permettant d’accéder à tous les services et de bénéficier de toutes les prestations octroyées aux citoyens marocains.
Et tout récemment, dans le contexte de pandémie, le Roi a tenu à ce que tous les résidents sur le sol marocain, dont les immigrés, bénéficient, à titre gracieux au même titre que les Marocains, de la campagne nationale de vaccination.
Ce n’est donc pas au Maroc qu’il faut faire la leçon, juste parce qu’il refuse de subir les pressions d’une classe politique espagnole qui continue de nourrir des vieux rêves colonialistes, qui joue un double jeu, et qui veut surfer sur cette vague pour des desseins électoralistes.
Non le Maroc n’est pas un enjeu électoral. Il n’acceptera pas de faire les frais d’un choix suicidaire et irréfléchi, comme il ne permettra pas que sa cause nationale soit sacrifiée sur l’autel des élections.
hespress