Quatre émigrants subsahariens, interrogés par l’agence espagnole EFE, ont révélé avoir pris part à l’assaut du vendredi 24 juin à Mellilia pour franchir la ligne de démarcation protégée par les forces de l’ordre marocaines. Ils ont affirmé surtout être venus du Soudan et avoir été hébergés en territoire d’Algérie, avant d’être conduits vers la frontière du Maroc en toute impunité et lâchés vers le Nord, avec l’objectif de rejoindre les 2 000 autres candidats à l’émigration pour l’Europe et forcément jetés en pâture . De son côté Madrid continue d’accuser les réseaux des mafias de l’immigration illégale, pointant le doigt sur la malveillante et émolliente complicité algérienne. Et surtout le lâche laxisme…
C’est un euphémisme de répéter que le vendredi 24 juin a constitué une journée de deuil pour le Maroc, pour l’Espagne , pour l’Afrique et pour le monde. Vingt-trois victimes des violences meurtrières suite à l’assaut de quelque 2000 candidats subsahariens ayant tenté de franchir de force la ligne de démarcation de Mellilia, pas moins de 23 morts parmi eux, 150 membres de la police nationale blessés, des dégâts matériels considérables, une dramatique descente aux enfers psychologique. Les mots, lancés à la cantonade, ne suffisent plus à caractériser cette tragédie inattendue qui est tout sauf un soulèvement spontané.
On ne dira jamais assez que la question migratoire, importée et imposée au Royaume du Maroc, n’est pas étrangère ni inédite. Elle a toujours été consubstantielle à notre histoire et à notre mémoire, tant il est vrai qu’elle plonge ses racines, comme l’affirmait Feu Hassan II, dans le continent africain. Il y a lieu de rappeler qu’une grande partie des dynasties marocaines sont issues de l’Afrique et que les Rois du Maroc nourrissent une relation particulièrement féconde avec le continent. Autrement dit, notre pays est le pays le plus enraciné dans le continent africain, le porteur de sa civilisation et de ses valeurs. Comme aussi la terre des brassages et des mélanges.
Carrefour géographique, confluent entre deux continents avec deux océans qui se jouxtent, à quelques encablures de l’Europe – je veux dire à 13 kilomètres de l’Espagne -, le Maroc est forcément la miraculeuse porte vers l’Eden céleste. Autrement dit cette Europe qui est à l’imaginaire des peuples d’Afrique ce que le mythe ancestral était aux conquérants européens du Moyen Age ou des explorateurs de l’Asie, de l’Afrique et de cette Amérique flamboyante du XIXème siècle ou de la fin de la Deuxième guerre mondiale. Un mirage, ni plus, ni moins…
Force nous est de souligner que la dimension africaine du Maroc n’a jamais été un simple postulat, mais une réalité tangible, un fil conducteur de sa vocation. Notre pays a été le principal cofondateur en 1961 de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), il n’a cessé depuis lors de promouvoir une politique de soutien, de rapprochement constant, de proximité à tous les niveaux avec les peuples du continent. Tant et si bien que, même ayant quitté l’organisation panafricaine en novembre 1984 en dénonçant la corruption et le parti pris de son secrétaire général de l’époque, le togolais Edem Kodjo, mercenaire de son état par le gouvernement algérien, le Maroc a continué d’entretenir de profondes relations avec les principaux Etats africain au grand dam d’Alger. Notre pays a reconquis et regagné triomphalement sa place au sein de l’Union africaine en janvier 2017 à la barbe des dirigeants algériens. Il a mis fin de ce fait à leur arrogance et dévoilé au grand jour leurs manigances et leurs petits jeux. Mais surtout, il a fructifié ses relations avec la majorité des pays d’Afrique, mis en place une politique d’accueil des peuples africains qu’une série de lois et de dispositions ont largement favorisées.
Tandis que le gouvernement algérien, cédant à un primaire ostracisme, n’a cessé au cours des dernières années d’expulser les citoyens subsahariens de son territoire, nourrissant une xénophobie au sein de la population algérienne, le Maroc les accueille, leur offre l’opportunité de les intégrer, une carte de séjour, des conditions idoines d’existence dignes, la possibilité de bénéficier de la protection sociale au même titre que les citoyens marocains. Il convient de rappeler cette sinistre séquence, survenue il ya quelques années, de citoyens en provenance de Syrie, ramenés dans un avion et atterrissant à Alger, qui avaient été éconduits par l’armée algérienne vers la frontière marocaine, abandonnés avec femmes et enfants pendant plusieurs semaines dans le désert, contraints d’en appeler à la sollicitude royale avant d’être récupérés in extremis par le gouvernement marocain. Cet épisode peu honorable nous en disait assez long sur la malveillance de ce pouvoir militaire algérien qui, non content de s’attaquer tous azimuts au Maroc, avale difficilement ses échecs diplomatiques.
Les tragiques événements du 24 juin de Mellilia appartiennent à ce registre de déboires et de couleuvres mal avalées : la plupart des forcenés qui se sont attaqués aux postes-frontières du Préside de Mellilia sont originaires du Soudan et du Tchad, ayant franchi des milliers de kilomètres entre leur pays, la Libye et l’Algérie. Ils étaient entraînés dans ce dernier – aux frontières poreuses du Maroc – pour s’attaquer ni plus ni moins aux forces de sécurité de notre pays, gourdins, barres de fer, armes tranchantes de guérilla, lance-pierres à l’appui. L’attaque a produit ses résultats tragiques, mais la dimension politique a tout de suite été comprise et saisie. Tant il est vrai que même le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez en a pris acte et compris qu’il s’agit là d’une agression contre le Maroc et l’Espagne, portant l’estampille de l’Algérie et des mafias qui travaillent dans son sillage, sous son contrôle, spécialement entraînés à combattre le Maroc.
Les témoignages nombreux recueillis par la presse espagnole, relayant également les déclarations officielles de responsables espagnols – notamment José Maria Albares – confondent tour à tour le gouvernement algérien et dévoilent ses turpitudes au grand jour. C’est le cas de 4 migrants rescapés du drame qui ont déclaré à l’Agence EFE qu’ils « se sont échappé du Soudan pour fuir la mort et qu’ils ne veulent pas mourir sur la clôture , ils ont confirmé leur participation à l’assaut et surtout avoir être passés par l’Algérie avant de rejoindre Mellilia…»…Ce témoignage éloquent rapporté par Maria Transpaderne, nous édifie en effet sur ce qu’il faut bel et bien appeler le cynisme des dirigeants algériens et leurs mensonges.
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