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CASABLANCA, MA.
3 décembre 2024
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INTERVIEW EXCLUSIVE avec SEM l’Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire : Le point sur les grands chantiers du Maroc

                         INTERVIEW avec S.E.M. Abdelmalek KETTANI
 
Bonjour Excellence, pouvez-vous nous dire quel est le l’état de la coopération entre le Maroc et la Côte d’Ivoire ?
La coopération entre le Maroc et la Côte d’Ivoire est excellente depuis très longtemps. Nous avons célébré, l’année dernière, le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre nos deux pays. Ces relations ont donc commencé en 1962. Elles ont été excellentes avec nos deux pères fondateurs, le président Félix Houphouët-Boigny et Sa Majesté le Roi Hassan II. Ils ont été les pionniers de cette relation qui a démarré juste après les indépendances.
Nos deux chefs d’État défunts étaient parmi les grands leaders de l’Afrique postcoloniale qui ont porté leurs pays après la phase de colonisation et qui en ont fait, aujourd’hui, ce qu’ils sont. Donc, les relations sont excellentes. Depuis l’avènement au pouvoir de SEM le Président Alassane Ouattara, et grâce à l’amitié réciproque entre lui et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, ces relations se sont davantage renforcées depuis 2011.
Sur le plan diplomatique, nous nous soutenons mutuellement dans toutes les instances internationales. Il y a une symbiose absolument parfaite entre les diplomaties ivoirienne et marocaine. Le Maroc a toujours bénéficié du soutien inébranlable de la Côte d’Ivoire pour sa première cause nationale, à savoir la cause du Sahara marocain. La Côte d’Ivoire a été un des premiers pays frères à installer un consulat dans la ville de Laâyoune, soulignant de ce fait, son adhésion totale à l’intégrité territoriale du royaume. Donc, la Côte d’Ivoire est un partenaire solide, un partenaire stratégique, un pays très important de la sous-région avec lequel nous avons des relations tout à fait excellentes.
Quel est le niveau des investissements marocains en Côte d’Ivoire ?
Les relations ont, certes, été, de tout temps, excellentes, mais les investissements n’étaient pas aussi nombreux par le passé. A l’avènement du président Alassane Ouattara au pouvoir, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a compris que la Côte d’Ivoire était sur une nouvelle trajectoire pour son développement, sous le leadership de SEM Alassane Ouattara. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a, alors, engagé le royaume, à travers les entreprises marocaines, à investir de façon importante en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, dix ans après, les résultats, sur le terrain, sont perceptibles. Les entreprises marocaines sont présentes dans le secteur de la banque, du BTP, des télécommunications, du logement, etc. Nous avons un écosystème très important d’entreprises qui contribuent à la croissance de la Côte d’Ivoire, à l’emploi, et à la formation des Ivoiriens. La politique d’investissement a porté ses fruits. Cette année, nous avons une prévision de dépasser les 50 millions d’euros d’investissements. Nous nous en félicitons et encourageons au quotidien les entreprises marocaines, dans tous les domaines, à venir investir en Côte d’Ivoire.
Le Maroc n’investit pas que dans le privé…
Bien évidemment pas seulement dans le secteur privé. Le secteur public est également présent avec les investissements effectués à Locodjoro, à Grand-Lahou, avec les débarcadères. Ce sont des installations très modernes qui visent à sortir de la précarité des milliers de femmes mareyeuses dans ces deux localités. Il y a, aussi, le centre multisectoriel de formation Mohammed VI qui est opérationnel à Yopougon, qui forme aujourd’hui 1000 jeunes ivoiriens dans le domaine du BTP, et de l’hôtellerie. La première promotion est sortie, il y a environ deux (2) ans. Une 2e promotion va sortir. Les choses avancent très bien. C’est un centre qui fonctionne parfaitement et nous tenons à féliciter les responsables de ce centre pour le travail qu’ils effectuent au quotidien au profit de la jeunesse Ivoirienne.
On peut mentionner également des investissements au niveau sanitaire, avec un centre de formation à la médecine d’urgence, inauguré au Chu de Yopougon, par Sa Majesté lui-même, en 2017.
Sur le plan religieux, le Maroc a construit, comme vous le savez, la mosquée de Treichville. Nous attendons la prochaine visite de Sa Majesté, bientôt nous l’espérons, pour qu’elle soit inaugurée. Par ailleurs, nous avons également remis en état la mosquée de Yamoussoukro offerte, dans les années 60, par Sa Majesté Hassan II, à son frère Félix Houphouët-Boigny. Cette mosquée a été refaite entièrement. La structure est restée, mais toute la mosquée a été refaite avec plusieurs améliorations notables. Nous allons avoir le plaisir de l’inaugurer dans quelques semaines, avec nos amis de Yamoussoukro, le COSIM et les autorités locales.
Il y a d’autres axes importants. Je pense à la coopération militaire. Nous avons formé des centaines de soldats ivoiriens. Également des milliers de jeunes ivoiriens sont formés au Maroc, bénéficiaires de bourses pour certains. La plupart d’entre eux sont aujourd’hui à des postes de décision et on ne peut que s’en féliciter.
Nous n’oublions que la coopération au niveau religieux comporte aussi le volet formation. En effet, pas le centre de formation de Rabat qui forme chaque 2 ans 100 guides religieux Ivoiriens, hommes et femmes, aux préceptes de l’islam du juste milieu, tel que prôné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et tel que prôné par le Maroc depuis des siècles.
Qu’en est-il de la baie de Cocody ?
C’est l’un des projets phares et emblématiques de la coopération entre le Maroc et la Côte d’Ivoire. La baie de Cocody est déjà sortie de terre. On voit le pont en finition, le carrefour de l’Indénié également. La baie de Cocody, est un projet important avec plusieurs grandes articulations : la construction du pont de Cocody ; l’aménagement du carrefour de l’Indénié ; la construction du bassin érecteur de Williamsville ; la réalisation de la coulée verte entre le Parc national du Banco et la baie de Cocody ; l’ouverture de l’embouchure du fleuve Comoé à Grand-Bassam pour le renouvellement des eaux dans la lagune Ebrié ; la construction d’une station de traitement et d’épuration des eaux usées, au niveau du Carrefour de l’Indénié.
Il y a des plateformes qui sont terminées depuis un certain temps, ce qui a permis de regagner des terrains qui seront exploités dans un avenir proche. Ce sont en effet  des structures socio-économiques qui apporteront d’abord de l’emploi, puis, une aire nouvelle de villégiature pour les Ivoiriens, et pour les touristes de la sous-région ou internationaux. Il y aura des restaurants, des bars, des clubs de jazz, des hôtels des centres d’affaires et commerciaux qui seront construits tout autour de la marina. Ce terrain gagné sur la lagune sera mis à profit par l’État ivoirien bien évidemment, pour apporter une dynamique nouvelle à la métropole et à la cohésion urbanistique entre le Plateau et Cocody.
Concernant l’ouverture du fleuve Comoé sur la mer, comme vous le savez, ce fleuve important ne pouvait plus se déverser dans la mer du fait de l’envasement et de la fermeture naturelle de son embouchure Ceci a causé, à maintes reprises, des inondations majeures au niveau de Grand-Bassam. Avec ce projet, il y aura une sortie vers la mer qui permettra aussi de faire pénétrer une dose de salinité au sein de la lagune ; ce qui évitera les jacinthes qui sortent de temps en temps, pendant la fin d’année en particulier, et qui permettra le renouvellement de l’eau de la baie de Cocody, graduellement.
Quant au bassin érecteur de Williamsville, il permettra de retenir tous les déchets qui descendent d’Adjamé, de Yopougon et de l’amont de lagune en général, pour permettre un assainissement graduel de la lagune. Bien évidemment, il y a la dimension assainissement qui est très importante. Il s’agit de canaliser toutes les eaux usées pour leur permettre de ne plus se déverser de façon brute dans la lagune et passer par une station d’assainissement ou une station d’épuration qui permettra l’évacuation des déchets solides et liquides vers la mer à travers un canal. C’est un travail de longue haleine qui a encore besoin d’un peu de temps pour être réalisé définitivement. Il y a eu des retards dans l’exécution, en raison de la crise de Covid-19 notamment, mais nous sommes confiants. Nous avançons très bien. Cela dit, le Maroc ne fait pas tout, et ce projet est du ressort de l’état ivoirien au premier chef avec le soutien de la société étatique Marocaine Marchica Med qui accompagne ce projet en tant de maitre d’ouvrage délégué, vu sa grande expérience dans le domaine. C’est donc un projet auquel sont associées plusieurs compétences. Aujourd’hui, le projet évolue bien. On voit le pont majestueux qui est dans ses phases de finition. Nous aurons cette fierté, chaque fois que passerons dans cette zone, d’avoir contribué à mettre en œuvre et concrétiser cette vision de nos deux Chefs d’Etats respectifs.
Quelle appréciation faites-vous du climat des affaires en Côte d’Ivoire ?
Le climat des affaires en Côte d’Ivoire est bon. Sinon, toutes ces entreprises Marocaines ne seraient pas installées et n’auraient pas pignon sur rue depuis des années. Plusieurs usines ont été mises en opération,, d’autres sont en train d’être construites. Comme je l’ai mentionné, nous avons un écosystème d’entreprises très riche. Le problème qui se pose majoritairement, c’est celui du foncier. Avec l’ancienne Agedi (Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles), il y avait des soucis au niveau de certains terrains. Mais, nous avons le soutien des autorités, notamment du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. Je saisis cette occasion pour les remercier pour leur diligence, leur écoute, et leur action efficace pour résoudre les problèmes.
Hormis les problématiques liées au foncier, il n’y a pas de problèmes majeurs. Les employés sont de qualité. Souvent, ils sont envoyés au Maroc pour être formés ou pour se familiariser avec les process des différentes entreprises. Mais globalement, nos entreprises sont contentes d’être ici et de pouvoir travailler et de contribuer à l’économie Ivoirienne. Il n’y a pas de problèmes particuliers qui nous sont remontés, sauf les problèmes fonciers qui seront dépassés avec les réformes mises en place par les autorités.
Que dites-vous de la situation socio-politique apaisée ces dernières années ? Vous vous en réjouissez certainement…
Je tiens à rendre un hommage appuyé au président Alassane Ouattara pour sa sagesse, sa vision, et sa stratégie pour développer le pays depuis 2011. Aujourd’hui, et depuis des années, le pays est dans une dynamique positive. Nous saluons cela avec emphase. Et nous appuyons, bien sûr, toutes les démarches qui sont de nature à renforcer la paix, la sécurité et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Je citerai, à titre d’exemple, le dialogue politique qui a été conclu entre les différentes parties prenantes. Nous avons bon espoir et sommes confiants que les prochaines élections se dérouleront dans de façon démocratique et dans un climat apaisé. En tout cas, nous souhaitons à la Côte d’Ivoire encore plus de paix, de stabilité et de développement, parce que nous sommes conscients que le peuple ivoirien a souffert pendant un certain nombre d’années. Il ne veut pas rentrer, une nouvelle fois, dans une approche autodestructrice qui serait préjudiciable à l’ensemble du pays, mais aussi, aux partenaires internationaux qui croient, à juste titre, en l’avenir de la Côte d’Ivoire, un pays avec un potentiel formidable. Il y a encore beaucoup à faire, que ce soit au niveau des affaires, du développement des infrastructures, du logement, des transports, de l’industrie, etc. C’est un pays est solidement dirigé vers la croissance, le développement, la cohésion  sociale et la paix.
Parlons de Covid-19 à présent ! En quoi a consisté la stratégie du Maroc dans la gestion de la pandémie ?
Au tout début de la crise du Covid, c’est une situation qui a été gérée personnellement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. Il a mis en priorité la sécurité de son peuple. La crise a eu évidemment des répercussions économiques certes, mais le Maroc a été moins impacté que d’autres pays qui n’ont, peut-être, pas pris les mesures idoines au moment opportun. Le Maroc a fermé ses frontières, très rapidement, après le déclenchement de la crise sanitaire. Cela a duré plusieurs mois, et a coûté très cher aux activités économiques classiques. Sa Majesté a fait un appel à la générosité des entreprises et des individus. On s’attendait à un milliard d’euros. Les Marocains ont contribué à hauteur de 3 milliards d’euros. Ces 3 milliards d’euros ont été consacrés à un fonds spécial pour accompagner, aider les entreprises, et les individus en situation de précarité pendant cette période. Pour les employés des hôtels, par exemple, qui n’avaient plus de salaire, plus de travail, pour les restaurateurs etc., il y a eu des dons, des aides directes. Les Marocains ont été généreux. L’État a bien géré ces 3 milliards d’euros, car il a aidé les entreprises et les individus en situation de précarité, ce qui nous a permis de traverser, avec le moins de problèmes possibles, cette situation.
Ce n’est pas tout. Les entreprises marocaines compétentes se sont mobilisées pour produire les masques et tous les produits pouvant contribuer à freiner la propagation du Covid afin de permettre au Maroc d’être le moins dépendant possible des importations. Un certain nombre de produits ont été même offerts. En effet, une dizaine de tonnes d’équipements divers ont été offerts à la Côte d’Ivoire. Le Maroc a envoyé à 20 pays d’Afrique, des avions Cargo spécialement pour livrer des dons ordonnés par Sa Majesté le Roi. Cela a permis à ces pays de traverser la crise sanitaire avec moins de dégâts. Donc, le Maroc a pris les devants et est même venu en aide aux pays frères et amis à travers l’Afrique.
La récente décision de fermeture des frontières marocaines aux voyageurs en provenance de Chine n’était-elle pas extrême ? Pourquoi n’avoir pas opté pour des tests obligatoires, par exemple ?
Il s’agit d’une décision souveraine de l’État marocain pour permettre, encore une fois, de nous prémunir contre une nouvelle crise. Nous avons connu une grave crise qui a été atténuée grâce aux efforts et à la mobilisation totale de toutes les autorités du Royaume, avec à leur tête, Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Aujourd’hui, nous prenons des mesures conservatoires qui vont durer peut-être un, deux, ou trois mois. L’objectif est d’éviter une recrudescence des cas de Covid. A ce jour, nous n’avons quasiment plus de cas de Covid au Maroc, ou si peu. La vie a repris son cours normal. J’étais, moi-même, en vacances à Marrakech, en fin d’année. J’ai pu expérimenter ce retour à la vie normale. Les gens vivent tout à fait normalement grâce aux mesures prises, précédemment, mais aussi, aux vaccins que nous avons importés de Chine et d’ailleurs. Nous sommes par ailleurs, en train de construire des usines au Maroc qui permettront, non seulement, d’approvisionner le marché marocain en vaccins, mais aussi le marché africain.
L’immigration clandestine est un des défis auquel fait face le continent, le Maroc y compris. Comment cette situation est gérée aujourd’hui ?
Le Maroc a pris le pari de l’Afrique depuis un certain nombre d’années. Et c’est un pari gagnant parce qu’il permet à nos frères des autres pays d’Afrique de venir étudier au Maroc, s’y installer, ouvrir des entreprises, travailler. Le Maroc n’est plus un pays de transit. C’est un pays d’accueil. Aujourd’hui, il est devenu une destination pour de nombreux Africains, en général, et des Ivoiriens, en particulier. Ils sont au Maroc, vivent avec leurs frères et sœurs marocains en toute harmonie. Ce n’est plus une problématique à craindre. Dans le cadre de la politique générale de l’État, le Maroc est un pays d’accueil. Nous accueillons nos frères et sœurs. Pas comme ce qui se passe dans certains pays où les migrants africains sont traités de façon quasi inhumaine en totale contradiction avec les valeurs humanistes universelles.
On ne saurait parler d’un problème migratoire aujourd’hui. Il y a eu des incursions l’année dernière. Des migrants soudanais qui sont arrivés à la frontière entre le Maroc et l’Espagne, au niveau de l’enclave marocaine de Melilla. La police marocaine a géré ce flux de la façon la plus pacifique possible, mais c’est lorsque les migrants armés sont montés sur le fameux mur de l’enclave occupée que les barbelés sont tombés. C’est là où il y a eu des blessés et quelques décès, malheureusement. Nous le déplorons.
Notre police gère ce genre de situation en respectant scrupuleusement tous les aspects des droits de l’Homme, en particulier, avec les conventions internationales auxquelles a adhéré le Maroc et les conventions de coopération qui existent entre notre pays et l’Union européenne. Donc, il n’y a pas de problème migratoire à proprement parler. Il y a quelques cas isolés comme cela peut arriver dans d’autres pays hélas.
Autre défi auquel fait face le continent africain : la lutte contre le terrorisme. Quelle est la contribution du Maroc dans la lutte contre cette menace transnationale  ?
Au Maroc, la situation est très bien maîtrisée. Nous avons des services de sécurité dont la compétence est reconnue à l’échelle internationale. Que ce soient les services de police ou les services de renseignement, ils permettent de remonter les informations, ce qui a permis de démanteler plusieurs cellules au Maroc. La lutte contre le terrorisme est une problématique mondiale. Et le Maroc a, toujours, adopté une approche globale, une approche qui allie formation, lutte contre la précarité, et apprentissage des vraies valeurs de l’islam, pour permettre à ceux qui sont tentés d’aller vers la radicalisation, d’y renoncer. Cette approche a porté ses fruits. Aujourd’hui, nous la proposons à nos partenaires africains, et même à des pays européens qui ont adopté cette stratégie pour essayer de limiter l’influence des prédicateurs obscurantistes qui essaient de faire avancer les musulmans ou les jeunes musulmans vers l’extrémisme.
Existe-t-il une coopération avec la Côte d’Ivoire dans ce domaine ?
La Côte d’Ivoire joue, bien sûr, sa part dans cette lutte contre la menace terroriste, notamment avec l’Institut de formation de Jacqueville auquel le Maroc va apporter sa contribution. Je rappelle que le Maroc a été le premier service de sécurité à atterrir en Côte d’Ivoire après l’attentat de Grand-Bassam le 13 mars 2016. Nos services ont contribué à remonter la filière avec leurs homologues Ivoiriens, et d’appréhender les commanditaires de cette douloureuse attaque. Il y a une coopération qui existe entre nos services et  les services compétents ivoiriens.
Vous avez évoqué l’apprentissage des vraies valeurs de l’islam. Où en est-on justement avec ce projet important pour le Maroc relativement à la promotion de l’islam tolérant et ouvert ?
Tous les jalons de cette politique ont été mis en place depuis plusieurs années avec la création d’un institut Mohammed VI des prédicateurs et prédicatrices. Vous remarquez qu’il y a, non seulement, des hommes, mais aussi, des femmes ; ce qui est une grande avancée. Le pape François a effectué une visite au Maroc. Sa Majesté l’a reçu, preuve du dialogue entre les religions et les cultures. Nous avons toujours prôné une approche fraternelle entre toutes les religions du monde, que ce soit les chrétiens, les juifs, et tous les autres. Il n’y a aucun apriori par rapport à ça. Sa Majesté le Roi Mohammed VI est le commandeur des croyants. Pas le commandeur des musulmans, mais le commandeur des croyants. Tous ceux qui croient en Dieu, Sa Majesté, avec son statut de Roi du Maroc et commandeur des croyants, leur garantit une vie harmonieuse dans notre pays. Il y a, au Maroc, des chrétiens, des juifs, et bien sûr, une majorité des musulmans. Il y a des églises, des cathédrales, des synagogues depuis des siècles Il n’y a aucun souci. C’est une vision Royale à laquelle adhère le peuple Marocain, basée sur le crédo immuable du Maroc, ayant trait à la coexistence pacifique de tous, dans notre pays, depuis toujours,  Tous ceux qui pratiquent des religions autres que l’Islam vivent harmonieusement au Maroc, sans aucune crainte, ni contraintes
Terminons avec le sport ! Il y a eu, récemment, la Coupe du monde de football au Qatar. C’était le premier évènement du genre dans un pays arabe, et il y a eu de nombreuses critiques sur l’organisation du tournoi. Quel regard portez-vous sur tout cela ?
Vous savez ! Quoi que vous fassiez dans ce monde, vous serez critiqué. Que vous fassiez bien, que vous fassiez moins bien, que vous fassiez mal, vous serez critiqué. Le Qatar a montré à la face du monde qu’il était capable d’organiser une très belle Coupe du monde. Beaucoup s’accordent à dire que c’était la plus belle Coupe du monde de l’histoire. A travers le travail et la qualité de cette Coupe du monde, le Qatar a démontré que c’était le bon choix que ce tournoi se tienne, dans un pays arabe, pour la première fois. Ce ne sera pas seulement la dernière fois. Nous espérons qu’à l’avenir, le Maroc aura l’honneur d’organiser la Coupe du monde. Et vous verrez encore une fois, la qualité du travail, de l’organisation, de la sécurité et de l’ambiance qui règnera dans cette Coupe du monde, nous l’espérons, dans quelques années. Mon pays n’est pas un novice dans l’organisation des évènements d’envergure mondiale. Les stades sont prêts. Les autoroutes, toutes les infrastructures sont là. Le ‘’mondialito des clubs’’ qui va se dérouler à partir du 01 février au Maroc apportera, avec éloquence, une preuve supplémentaire de ce que j’avance. Comme vous le savez, le Maroc est aussi un candidat pour abriter la CAN 2025 et si nous devions être retenus par la CAF, ce sera également l’occasion d’édifier encore une fois le monde sportif sur les capacités exceptionnelles de mon pays à tous les niveaux.
On ne saurait occulter ce couac avec la non-participation du Maroc au Chan en Algérie. Quel est votre commentaire sur le sujet ?
Nous avons préparé notre équipe de jeunes pendant plus de six (6) mois. Nous étions prêts et disposés à aller défendre notre titre à la CHAN. Le vendredi 13 janvier 2023, l’équipe nationale de football était à l’aéroport de Rabat, sur le point d’embarquer, avec un avion de la Royal Air Maroc en attente d’autorisation pour le décollage vers la ville de compétition. Nous avons demandé, bien avant, l’autorisation pour que l’avion puisse se rendre à Constantine. Nous ne l’avons jamais reçue et de ce fait n’avons pu y aller. Cela a été constaté de visu, et sur le terrain par Messieurs Patrice Motsepe(CAF) et Gianni Infantino (FIFA) qui se rendaient le même jour, quasiment à la même heure, à l’aéroport de Rabat pour le tirage au sort de la Coupe du monde des clubs. Cela a donc été constaté par les deux patrons du football : africain et mondial. Que pouvons-nous faire ? C’est malheureux ! Nos jeunes n’ont pas pu défendre leur titre. La politique devrait rester loin du sport, comme cela est prôné par toutes les instances sportives mondiales.
La coopération avec la Côte d’Ivoire, au niveau sportif, se porte, elle aussi, bien ?
Elle est excellente. Notre ami, SE le ministre Paulin Danho, se rend régulièrement au Maroc. Pour le Chan, les Eléphants ont fait des matchs d’entraînement au Maroc. Aujourd’hui, le Maroc est le pays frère vers lequel se dirige le sport ivoirien pour les formations, pour l’apport en technicité, et la qualité de niveau mondial des infrastructures sportives. La relation entre le ministre des Sports marocain et son homologue ivoirien est excellente. Et ça ne vaut pas que dans le football, mais dans d’autres disciplines. Le Maroc est toujours présent avec la Côte d’Ivoire, et la Côte d’Ivoire est présente avec le Maroc. Nous attendons, avec impatience, la Can 2024 en Côte d’Ivoire.
FIN

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