Dans cet entretien exclusif, Ferhat Mehenni, président du Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK), revient sur les récentes accusations proférées contre son organisation par le régime algérien, qu’il qualifie de «purs mensonges» et de «balivernes».
Le360: Que cache la nouvelle escalade du régime algérien contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie et ses militants?
Ferhat Mehenni: Nous sommes habitués aux grossiers mensonges du pouvoir algérien et à ses montages qui n’ont ni queue ni tête. Le régime veut à tout prix nous faire passer pour des terroristes, alors que le monde entier salue notre pacifisme.
Cette nouvelle sortie a pour but de faire croire aux Algériens qu’ils sont assaillis et menacés de toutes parts, notamment par la France, le Maroc et Israël, avec la complicité du MAK. Ils reprennent les mêmes accusations que celles proférées durant l’été 2021. Il n’y a donc rien de nouveau. Les Algériens se sont plus gaussés de ces turpitudes qu’ils n’ont cru en ces balivernes.
En réalité, le régime cherche un moyen pour faire démarrer la campagne électorale pour les présidentielles anticipées du 7 septembre, campagne à laquelle personne ne s’intéresse. Comme le vainqueur est connu d’avance, car désigné par les militaires, cela ne passionne personne. Pour les besoins de cette campagne électorale, ses piteux stratèges ont monté cette affaire de terrorisme et d’attentats à laquelle les Algériens refusent de croire.
Les autorités algériennes ont annoncé avoir mis en échec un complot terroriste du MAK et même saisi des armes. Quel est votre commentaire?
Ce sont de purs mensonges, des balivernes. Nous sommes et avons toujours été un mouvement pacifique, et c’est ce qui désespère nos adversaires. Quoi qu’il fasse, le pouvoir algérien ne parviendra jamais à nous faire passer pour des terroristes. Si nous l’étions, cela se serait su avant ces accusations sans fondement.
Et que pensez-vous des accusations de complicité formulées à l’encontre de la France, du Maroc, des Émirats arabes unis et d’Israël?
Le régime algérien a tendance à accuser de tous les maux l’ensemble des pays avec lesquels il n’est pas d’accord, et aussi de complicité avec le MAK. Tant mieux pour nous, je pourrais dire.
Des feux de forêt se déclarent à nouveau en Kabylie et vous êtes encore montrés du doigt. Que répondez-vous à ces accusations?
Ceux qui avaient brûlé la Kabylie en 2021 sont les mêmes qui ont récidivé en 2022, en 2023 et cette année encore. Nous avons une fois de plus des vidéos d’un avion qui largue du kérosène sur nos forêts, et des Canadairs qui font semblant d’aller se ravitailler en eau pour éteindre les feux, mais qui, aussitôt qu’ils prennent de l’altitude, larguent sur place leur cargaison.
Le régime algérien pratique la politique de la terreur et de la terre brûlée pour mieux imposer sa colonisation de la Kabylie. Il tente de pousser les Kabyles à quitter leurs terres pour un éventuel grand remplacement.
Nous désigner comme coupables de crimes qu’il a commis et qu’il continue à commettre n’est pas non plus une nouveauté.
La campagne pour la présidentielle vient de commencer, avec pour objectif un deuxième mandat de Abdelmadjid Tebboune. Qu’en pensez-vous?
Je pense que l’Algérie va continuer à faire du sur-place, ce qui n’est nullement à son avantage. Le régime algérien va continuer à s’isoler sur la scène internationale et à mettre des Kabyles en prison pour 5 nouvelles années, et c’est d’une inimaginable stupidité. Le pays ne fait que reculer et s’appauvrir, au moment où la compétition internationale, sur les terrains technologique et commercial, n’a jamais autant fait rage.
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