Le Maroc abrite la première édition du « Bloomberg New Economy Gateway Africa », qui se déroule à Marrakech les 13 et 14 juin. Le rendez-vous d’échanges réunit des acteurs majeurs des secteurs privé et public autour d’enjeux centraux : la durabilité, la résilience et les défis de l’économie mondiale. En ouverture, Wamkele Mene, secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine ( ZLECAf), est largement revenu sur les problématiques monétaires et politiques du développement en Afrique.
Le commerce en Afrique ne représente que 2% du commerce mondial et le PIB africain n’est que de 3,1%. Cette faible présence sur la scène mondiale est due à de nombreux défis économiques, notamment les difficultés liées à la conversion de devises, le manque d’infrastructures, la numérisation des douanes et l’harmonisation des règles de douane. Selon Wamkele Mene, « l’Afrique possède une économie combinée de 3,5 milliards de dollars, ce qui pourrait être davantage développé grâce à une économie d’échelle. »
Afin de résoudre cette défaillance monétaire, il est nécessaire que l’Afrique se dote d’une plateforme, fait remarquer le secrétaire général de la ZLECAf dans une déclaration faite en marge d’ouverture de la conférence.
Récemment, le président du Kenya a notamment plaidé pour la suppression du paiement en dollar en Afrique, car l’impact de la convertibilité des monnaies est de 5 milliards de dollars. Les 42 devises locales représentent également un grand défi du fait que leur alignement est problématique.
En outre, Mene estime que « les infrastructures en Afrique causent un déficit de 100 milliards de dollars. » Il est nécessaire que des corridors commerciaux soient développés pour permettre l’acheminement des marchandises jusqu’à leur destination finale. Cela contribuera également à la réduction des coûts logistiques, à l’accroissement des échanges commerciaux et au développement économique du continent.
Pour stimuler la croissance économique de l’Afrique, il déclare important de travailler sur l’économie numérique. La numérisation des douanes et l’harmonisation de leurs règles sont donc des enjeux majeurs. De plus, l’Afrique doit accélérer la mise en place de la ZLECAf pour stimuler le commerce intra-africain et renforcer la coopération économique entre les pays.
Malgré les défis auxquels l’Afrique est confrontée, le continent possède de grandes opportunités pour les échanges commerciaux et le développement économique. Les instruments économiques, tels que le protocole d’investissement, le protocole sur le numérique et celui sur les femmes, peuvent également jouer un rôle clé dans l’essor de l’économie africaine. Il est donc essentiel que les leaders africains travaillent ensemble pour surmonter ces défis et offrir une voie vers une croissance économique durable pour le continent.
le Matin