L’initiative du roi Mohammed VI lors du discours à la Nation à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte et visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique reçu un accueil favorable au Mali. Après la réunion de Marrakech du 23 décembre, Le360 Afrique a donné la parole à un économiste, un juriste et un homme politique maliens pour décortiquer la portée de cette initiative.
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad ont pris part, samedi 23 décembre 2023, à la réunion ministérielle de coordination sur l’Initiative du roi Mohammed VI du Maroc pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique.
Cette initiative annoncée dans le discours adressé à la nation marocaine par le Roi à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte continue de susciter des réactions positives au niveau de la région sahélienne et au-delà.
Dans ce discours, le Souverain marocain avait précisé que «pour résoudre les difficultés et les problèmes auxquels se trouvent confrontés les Etats frères du Sahel, la solution ne peut être exclusivement sécuritaire ou militaire, mais elle doit se fonder sur une approche de coopération et de développement commun. Ainsi, pour favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique, Nous proposons le lancement d’une initiative à l’échelle internationale. Néanmoins, pour qu’une telle proposition aboutisse, il est primordial de mettre à niveau les infrastructures des Etats du Sahel et de les connecter aux réseaux de transport et de communication implantés dans leur environnement régional. Parce que Nous sommes convaincu que cette initiative transformera substantiellement l’économie de ces pays frères et, au-delà, toute la région, le Maroc est disposé à mettre à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires».
Au Mali, économistes, hommes politiques et juristes saluent cette initiative. C’est le cas de l’économiste malien Modibo Mao Macalou qui souligne que «cette initiative du roi Mohammed VI est un projet d’intégration économique régionale qui donne un accès facile aux infrastructures marocaines, routières, portuaires et ferroviaires».
Selon lui, «les pays du Sahel, qui y ont été invités, sont des plus vulnérables aux chocs exogènes parce que ce sont des pays qui exportent surtout des matières premières non transformées et c’est là que la coopération avec le Maroc pourrait être intéressante», ajoutant qu’«au niveau de la transformation économique et structurelle, le Maroc pourrait apporter son savoir-faire». Il a enfin souhaité que le partenariat entre le Maroc et les pays du Sahel soit un partenariat gagnant-gagnant.
Pour sa part, le président du Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM Fasoko), Mamadou Oumar Sidibé, avance que cette initiative royale vise à mettre en mouvement les pays du Sahel vers le nord, car cette route va communiquer avec la «Route de la soie» qui est un grand ensemble dirigé par la Chine et qui permet d’interconnecter tous les continents.
Enfin, l’éminent avocat à la Cour, Me Cheick Oumar Konaré, estime que cette alliance va faire du Maroc le principal partenaire commercial des Etats du Sahel et d Maghreb et que cela n’est pas sans conséquences. Pour lui, si le projet se concrétise, le Maroc va supplanter son voisin, l’Algérie dans les relations avec les Etats du Sahel et cette rivalité stratégique qui existe entre les deux pays n’est pas sans conséquences sur la diplomatie des pays du Sahel et du Maroc.
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