Les relations entre le Maroc et la France semblent entrer dans une nouvelle phase de réchauffement diplomatique, marquée par l’annonce de la visite officielle de Gabriel Attal, Premier ministre français, au Maroc.
Cette visite, prévue du 3 au 5 juillet prochain, comme annoncée par le quotidien français « La Tribune », est perçue comme un prélude à une éventuelle visite du président Emmanuel Macron, un événement qui pourrait consolider davantage les liens entre les deux nations qui ont souffert de tensions notables ces dernières années.
Gabriel Attal rencontrera plusieurs responsables marocains de premier plan, dont son homologue le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. Ces rencontres seront l’occasion de discuter de divers dossiers d’importance stratégique, allant de la coopération économique à la sécurité régionale.
Le contexte actuel est, cependant, particulièrement propice à ce rapprochement. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un niveau record en 2023, avec un volume de 14 milliards d’euros. La France reste le principal investisseur étranger au Maroc, une position qui témoigne de la profondeur et de la solidité des liens économiques entre les deux pays.
Des médias marocains ont ajouté que la date officielle de la visite de Macron serait annoncée après les Jeux olympiques de Paris. Cette attente est emblématique des enjeux diplomatiques et stratégiques qui entourent cette possible visite. Les relations entre le Maroc et la France, bien qu’historiquement solides, ont été marquées par des périodes de tensions, exacerbées par des divergences sur des dossiers sensibles.
Le politologue Mohamed Tajeddine Houssaini, professeur des relations internationales à la Faculté de droit de l’Agdalà l’Université Mohammed V de Rabat, apporte une analyse éclairante sur cette dynamique diplomatique. Selon lui, cette visite de Gabriel Attal pourrait donner un nouvel élan aux relations bilatérales après deux années de relations diplomatiques particulièrement froides. Il considère que cette visite pourrait marquer le début d’une nouvelle phase dans les relations franco-marocaines, mettant fin à des années de tensions et de malentendus.
Pour Tajeddine Housseini, cette visite de Gabriel Attal est bien plus qu’une simple visite officielle ; elle est le signe d’un engagement renouvelé de la France envers le Maroc. Il rappelle que « le Maroc a toujours été un partenaire stratégique pour la France en Afrique du Nord, et cette visite est une occasion de renforcer cette relation historique.«
Dans sa lancée, le politologue, souligne que les relations entre Rabat et Paris se sont récemment améliorées, et que les visites successives des membres du gouvernement français au Maroc en témoignent. Ces visites montrent une volonté claire de surmonter les difficultés du passé. Le contexte actuel, marqué par une reprise des échanges et une coopération accrue, est propice à des avancées significatives.
Une reconnaissance implicite qui ne suffit plus
Housseini relie la visite de Macron à la reconnaissance potentielle par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Bien que la France ait maintenu une position neutre, elle a soutenu le Maroc sur la scène internationale. Cette question de la souveraineté est cruciale pour le Maroc, et une reconnaissance explicite de la part de la France serait un signal fort.
Selon Housseini, l’issue semble certaine, car les ministres français qui ont visité le Maroc ont accompli des actions allant dans le sens de cette reconnaissance. La décision de permettre aux entreprises françaises d’investir dans les régions sahariennes constitue une reconnaissance implicite, avec des implications positives sur le plan du droit international. Cependant, le Maroc attend une reconnaissance explicite. Les médias des deux pays suggèrent que cette annonce pourrait être faite lors de la visite de Macron cet été.
Housseini rappelle que le Maroc comprend bien l’importance de la France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour défendre ses intérêts internationaux. Les échanges commerciaux entre Paris et Rabat ont atteint un niveau record en 2023, avec un volume de 14 milliards d’euros.
La France continue de dominer la liste des investisseurs étrangers au Maroc, témoignant de la profondeur et de la solidité des liens économiques entre les deux pays. Cette relation économique, cruciale pour les deux nations, est un élément clé des discussions diplomatiques actuelles, indique le professeur des relations internationales à la Faculté de droit de l’Agdal.
Un tournant décisif à l’horizon ?
La visite prochaine de Gabriel Attal au Maroc, poursuit-il, pourrait marquer un tournant dans les relations franco-marocaines. Mais, prépare-t-elle le terrain pour une visite historique d’Emmanuel Macron ? That’s the question !
Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de cette coopération stratégique. Enjeu diplomatique majeur, cette visite pourrait non seulement renforcer les liens entre les deux pays, mais également ouvrir une nouvelle page dans leur histoire commune. Les attentes sont élevées, et les enjeux, tant économiques que politiques, ne sauraient être sous-estimés. La diplomatie, art subtil de la persuasion et de la négociation, semble être à l’œuvre.
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