Le chef de la diplomatie algérienne apporte la preuve qu’il n’existe aucune limite pour le régime algérien quand il s’agit de contrer le Maroc. Sabri Boukadoum a donné en public un blanc-seing à Arancha González Laya pour s’exprimer à la fois en son nom et au nom de l’Algérie.
«Je n’ai rien à dire de plus. En réalité, nos points de vue sont tellement rapprochés que la ministre Arancha peut parler non seulement en mon nom, mais au nom de l’Algérie.» C’est en ces termes que s’est exprimé Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères, qui est hispanophone, lors d’une conférence commune à Madrid avec son homologue espagnole, Arancha González Laya. Sa déclaration, autant dire une confession, est passée inaperçue jusqu’à ce que le journaliste algérien Hichem Aboud, auteur du livre brûlot «La mafia des généraux», ne la révèle dans une vidéo datée du samedi 29 mai.
Le commentaire de Hichem Aboud est devenu à tel point viral qu’il a totalisé plus de 200.000 vues en moins de 24 heures.
Sabri Boukadoum est-il à ce point en panne d’idées pour esquiver les questions des journalistes en conférence de presse et renvoyer la balle à son homologue espagnole, en l’autorisant confusément à répondre à sa place et même au nom de son pays, l’Algérie? Ou bien s’agit-il d’une façon de mettre la ministre espagnole dans l’embarras, ou devant le fait accompli, en l’obligeant indirectement à exprimer, face aux médias, une position qui ne serait plus en porte-à-faux par rapport à celle de l’Algérie, particulièrement sur le dossier du Sahara marocain? Ce qui est certain, c’est que l’Algérie est prête à abdiquer sa souveraineté à un suzerain qui contrarie les intérêts du Royaume du Maroc.
Sabri Boukadoum, à l’image du régime qu’il représente, fait donc ainsi preuve de mesquinerie, d’arrivisme et de soumission en montrant que l’Algérie est prête à toutes les compromissions, rien que pour nuire aux intérêts du Maroc, pays voisin érigé en «ennemi classique». A travers cette invite de l’Espagne à parler au nom de l’Algérie, un geste inédit en son genre dans les us et coutumes diplomatiques, Boukadoum annonce, en fait, que l’Etat algérien est prêt à renoncer à sa souveraineté à seule fin de nuire au Maroc. Hichem Aboud s’indigne de cette procuration d’Etat accordée par l’Algérie à l’Espagne. Son indignation féroce est compréhensible, mais ce que Hichem Aboud et d’autres Algériens libres doivent savoir, c’est que l’Algérie a subordonné depuis très longtemps sa souveraineté aux intérêts d’un groupuscule qu’elle a créé, appelé le Polisario.
Les responsables polisariens sont servis avant le peuple algérien. Et ce n’est pas l’admission de Brahim Ghali en Espagne, à bord de l’avion de la présidence algérienne, moyennant un lobbying forcené des autorités algériennes, qui démentira cette propension algérienne à se soumettre à une tierce partie dès qu’elle consent à un plan contraire aux intérêts du Royaume.
Hichem Aboud a appelé Sabri Boukadoum à démissionner après cet acte de soumission inqualifiable. Il est très improbable que le chef de la diplomatie algérienne ait à rendre des comptes de sa profession de foi. Il n’a fait que proclamer une attitude, haussée au rang de politique d’Etat par l’Algérie: l’hostilité au Maroc… avant toute chose.
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