La confiance envers le système judiciaire français est en berne, révèle une enquête de l’institut Elabe. Les résultats dévoilés récemment montrent que la majorité des Français ne croit pas en la justice, tandis que la police et la gendarmerie bénéficient d’un niveau de confiance élevé.
Selon cette enquête, 57% des Français interrogés affirment ne pas avoir confiance envers la justice. En revanche, la confiance envers la police atteint 71%, tandis que la gendarmerie est plébiscitée par 80% des personnes sondées. Ces chiffres mettent en évidence une défiance généralisée envers le système judiciaire.
L’enquête révèle également des critiques acerbes envers l’exécutif concernant sa gestion des récentes émeutes survenues à la suite du décès de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un tir de police lors d’un contrôle à Nanterre, en région parisienne. Près de 76% des personnes interrogées, dont 49% des électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, estiment que le président et les principaux ministres concernés n’ont pas su gérer ces événements de manière adéquate. L’enquête révèle également que 61% des répondants auraient souhaité la mise en place d’un couvre-feu afin de mettre fin plus rapidement aux violences urbaines.
En ce qui concerne les violences contre les bâtiments publics et la police, 93% des Français les condamnent, tandis que 89% condamnent les violences contre les forces de l’ordre. Toutefois, 20% des personnes interrogées affirment comprendre ces violences à l’égard des forces de l’ordre, tandis que 14% les condamnent tout en les comprenant.
Les causes principales de ces émeutes, selon les Français interrogés, sont d’abord le manque d’autorité des parents (66%), suivi du manque de sévérité de la justice (55%) et du trafic de drogues dans certains quartiers (43%).
L’enquête a été réalisée du 13 au 14 juin 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.
Ces résultats mettent en lumière un climat de défiance envers la justice et l’exécutif, tout en soulignant l’importance accordée à la question de l’autorité et de la sécurité publique. Ils soulèvent ainsi des interrogations sur les mesures à prendre pour restaurer la confiance des citoyens dans le système judiciaire et pour assurer une gestion plus efficace des situations de crise.
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