Une étude archéologique à Oued Beht, au Maroc, révèle l’existence du plus grand complexe agricole néolithique d’Afrique hors du Nil. Des vestiges de plantes, d’animaux domestiques et d’outils lithiques témoignent d’une colonie agricole développée, redéfinissant notre compréhension des civilisations préhistoriques africaines et leur influence sur les sociétés méditerranéennes.
Une récente enquête archéologique menée à Oued Beht, au Maroc, a mis au jour l’existence du plus vaste complexe agricole d’Afrique, en dehors de la vallée du Nil, datant de la période néolithique, comprise entre 10 000 et 3 000 ans avant J.C. Cette découverte constitue un tournant majeur dans la compréhension des civilisations préhistoriques africaines et souligne l’importance de la région dans le développement des sociétés agricoles.
Les chercheurs ont récupéré une variété de vestiges significatifs, notamment des restes de plantes et d’animaux domestiques, ainsi que des poteries et des outils lithiques d’une valeur inestimable. Ces éléments témoignent de l’existence d’une colonie agricole à grande échelle, comparable à celle de Troie au début de l’âge du bronze. Cette similitude suggère une organisation sociale complexe et une maîtrise des techniques agricoles avancées, permettant à cette communauté de prospérer.
Les fouilles ont également révélé la présence de fosses de stockage profondes, fournissant des preuves d’une civilisation locale hautement développée et intimement liée à son environnement méditerranéen. Cette découverte soulève des questions sur les pratiques agricoles de l’époque et sur la manière dont ces premières sociétés interagissaient avec leur environnement naturel.
Le professeur Broodbank, un des principaux chercheurs associés à cette découverte, a déclaré : « Depuis plus de 30 ans, j’ai eu la conviction que l’archéologie méditerranéenne avait négligé un aspect fondamental de la préhistoire tardive en Afrique du Nord. Aujourd’hui, cette conviction se vérifie, et nous pouvons désormais réfléchir différemment, en reconnaissant la contribution essentielle des Africains aux débuts et aux interactions des premières sociétés méditerranéennes. »
Cette avancée dans la recherche archéologique met en lumière le rôle crucial de l’Afrique du Nord dans le développement des civilisations méditerranéennes et remet en question les idées préconçues sur l’évolution des sociétés humaines. En approfondissant notre compréhension des pratiques agricoles et des dynamiques sociales de ces communautés anciennes, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur notre histoire collective. Ainsi, elle souligne l’importance des recherches archéologiques pour mieux appréhender les interactions complexes entre les différentes cultures qui ont façonné notre monde.
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