Prise à son jeu malsain, Madrid a eu recours à “la politique de la terre brûlée”. Elle a créé autant d’écrans de fumée autour des véritables causes de sa crise avec le Maroc. La fausse-vraie “affaire” des mineurs marocains… la pseudo-“souveraineté espagnole sur Sebta et Melillia”… le recours à la “Marraine” Europe qui, on ne sait par quel enchantement, s’est découvert des “frontières en Afrique”!! … On aura tout vu et tout entendu… Sauf l’essentiel, c’est-à-dire cette hostilité résolue à la marocanité du Sahara cachée sous des formules trompeuses, telles “l’autodétermination” du faux “peuple sahraoui” séquestré à Tindouf, l’équivalent de la population du quartier Bourgogne, à Casablanca… Le peuple catalan, qui compte pourtant 12 millions d’habitants, ne peut “évidemment” jouir du droit de disposer de lui-même. Quelle hypocrisie!
Mais passons, car cette stratégie d’enfumage semble avoir fonctionné au point de faire oublier la tristement célèbre affaire de Mohammed Benbattouch, alias Brahim Ghali. Le curseur est désormais placé sur le Maroc, accusé sans autre forme de procès d’exercer “un chantage à la migration”, menacer “l’unité territoriale” de l’Espagne… voire l’Europe !!!
La pression semble avoir changé de camp, après l’entrée en scène du parlement européen pour tenter de faire pencher la balance du côté de “l’ignoble”, l’infâme et l’abject. Sa partialité pro-espagnole est flagrante, tendancieuse et inique envers le Maroc, dont le “délit” est tout simplement de faire valoir ses droits légitimes, contre des voisins, au nord comme à l’est, qui ne font plus mystère de leur animosité.
Maintenant après que l’Espagne et une certaine Europe aient abattu leurs cartes, il va falloir au Maroc revoir et rebattre les siennes.
Un, porter le combat devant l’Organisation de la coopération islamique (OCI, 55 pays), la Ligue arabe (21 pays)…
et, peut-être, devant les juridictions internationales pour gommer cette aberration géographique, qu’est la poursuite de l’occupation espagnole des présides marocains.
Les signaux en provenance de Djeddah, siège de la Conférence de la coopération islamique (OCI), ou encore du Caire, Ligue des États arabes, sont encourageants. Première manifestation de ce sursaut de solidarité: le Parlement arabe a annoncé une réunion pour le 26 juin au Caire, pour examiner l’éventualité d’une riposte à la résolution anti-marocaine du Parlement européen. Pour la réunion du parlement arabe, il faudrait à nos autorités préparer dès maintenant un draft de résolution condamnant l’Espagne.
Une réunion au niveau des MAE de la Ligue arabe, voire l’OCI, est à prévoir en cas de besoin pour contrer les visées européennes sur les droits du Maroc sur ses territoires occupés. Sebta et Melilla, entre autres territoires marocains occupés, doivent aussi être considérées comme les frontières extérieures du monde arabe et islamique.
Deux, nécessité de remobiliser le front intérieur
La crise avec l’Espagne et … le parlement européen… a suscité un formidable élan patriotique chez les Marocains qui revendiquent désormais, haut et fort, une souveraineté pleine et entière du Maroc, en adoptant à juste titre le crédo: “De Sebta à Lagouira”. Un appel a d’ailleurs été lancé spontanément, pas plus tard qu’hier vendredi, sur la plateforme internationale de pétitions, change.it, pour “la fin de l’occupation espagnole des territoires marocains: Sebta et Melilla”.
Une action, en amont, pour accompagner cet élan exprimé, en aval, s’impose aujourd’hui plus que jamais.
Or voilà: il est consternant de constater qu’aucune initiative concrète n’a jusqu’ici été prise au niveau de la représentation nationale (parlement), pas plus d’ailleurs que les partis politiques. Bien plus qu’une déclaration à la presse, ou un communiqué, nous sommes en droit d’attendre que le parlement, députés et conseillers compris, prennent des mesures substantielles pour faire entendre la voix du peuple marocain.
Il est incompréhensible que face à l’action tout azimut de leurs homologues espagnols, les nôtres ne fassent pas preuve d’initiative et d’audace, alors qu’ils auraient pu au moins tenir une séance plénière, et saisir par écrit, à titre individuel ou en tant que groupes parlementaires, l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, la MAE Gonzalez Laya, et le président du gouvernement Pedro Sanchez.
La pression, disions-nous plus haut, doit changer de camp. Le Maroc a bien des cartes à utiliser face à un entourage résolument hostile.
le collimateur