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CASABLANCA, MA.
24 novembre 2024
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Maintenant que nous connaissons clairement les positions de l’Espagne et de l’Allemagne, qu’en est il réellement de la position Française ?

On a tous constaté que durant ce bras de fer entre le Maroc d’une part, et l’Espagne et l’Allemagne d’autre part, la France était quasi absente. On dirait que Macron et son Drian ont avalé leur langue. Et pourtant la France est supposée être un pays ami qui se range naturellement de notre côté s’agissant de notre première cause nationale. Mais alors pourquoi avoir gardé une neutralité passive durant ce bras de fer?
Pourquoi la France n’a t’elle pas pris souverainement la décision de suivre l’exemple américain et reconnaître la marocanité du Sahara?
Certains répondront que la France ne veut pas heurter la sensibilité des algériens puisqu’elle a aussi dans ce pays, un certain nombre d’intérêts historiques et économiques qu’elle ne veut pas dissoudre.
Je veux bien comprendre cet argumentaire mais la France s’est toujours fait passer pour un enseignant conférencier en matière des droits de l’homme et de l’équité sociale. La France s’est toujours érigée aussi en puissance européenne jouant le rôle de juge et gendarme des conflits africains. N’est ce pas la France qui, au nom de la démocratie et des droits des peuples libres, a investi la Libye et en a délogé Mouammar Kadhafi ? N’est ce pas la France qui à travers ses services de renseignements civils et militaires a toujours provoqué des renversements de pouvoirs en Afrique à chaque fois que ses intérêts étaient touchés? N’est ce pas encore la France qui au nom de ses mega connaissances en économie financière continue encore à loger et entretenir, contre commissions bien sûr, le Franc CFA, alors même que les pays qui l’utilisent comme monnaie nationale ne sont plus convaincus par ce rôle français de tuteur financier?
Mais alors qu’attend la France pour réagir face à un pouvoir militaire tyrannique en Algérie?
Qu’attend t-elle pour agir contre ceux qui la considèrent encore comme l’ennemi politique Numéro 1 ?
Il est vrai que la France a fait un premier pas discret et prudent envers le Maroc puisque le Parti du Président de la république a ouvert un bureau de représentation à Laâyoune. Ce n’est certes pas une reconnaissance de fait mais c’est un signal en direction de Rabat pour montrer la bonne volonté de la France à appuyer la thèse Marocaine pour une solution globale du conflit au Sahara.
En fait, la France ne veut pas encore trancher cette question tant que les généraux sont capables de payer cash et tant qu’ils exécutent les ordres au doigt et à l’œil de la France.
Les caporaux Algériens jouent donc au rythme de la France… C’est une carte de joker que la France utilise et utilisera à chaque fois qu’il s’agira d’établir ou de rétablir un équilibre stratégique dans la région du nord de l’Afrique. On peut les apparenter aux goumiers marocains encadrés par la France lors de la seconde guerre mondiale. D’ailleurs la France compte certainement utiliser l’ALN pour intervenir au Sahel après que Macron ait pris la décision d’évacuer l’armée française du nord du Mali et de mettre fin à l’opération Barkhane.
Mais la France ne veut pas aussi se désolidariser du Maroc qui constitue pour elle un partenaire économique stratégique surtout lorsque l’on sait qu’il est devenu une plaque tournante pour l’industrie automobile et aérienne dans le monde. C’est aussi un bon client en termes de marchés publics d’infrastructures. Il est donc parfaitement claire que la France veut rester dans la position du mi figues mi raisins. Cela lui permet de continuer à profiter de cette situation conflictuelle entre le Maroc et l’Algérie. Même lors du couac entre l’Espagne et le Royaume Chérifien, la France a préféré jouer profil bas car cela pouvait détrôner l’Espagne de sa première place de partenaire économique du Maroc et lui laisser le champs libre pour briguer ce premier étage du podium.
Mais jusqu’à quand la France pourra t-elle continuer à jouer cette neutralité passive, sachant que les États Unis, l’Angleterre, Israël et bientôt l’Australie sont en pleine conquête économique du continent Africain en utilisant, à juste cause, le Maroc comme tremplin politique et financier?
Les Américains ont déjà assuré une bonne longueur d’avance sur l’Europe s’agissant d’un partenariat proactif avec le Maroc. L’Angleterre semble aussi prendre le même itinéraire géographique puisque le gouvernement britannique n’en finit pas d’envoyer des signaux positifs au Maroc pour une plus grande coopération stratégique entre les deux pays. Dernièrement l’Australie a aussi montré son intérêt pour l’Afrique à travers le Maroc. Et il n’est pas impossible de voir dans les jours qui viennent, la Grande Bretagne et avec elle les pays du Commonwealth reconnaître la marocanité du Sahara et signer des accords stratégiques avec le Maroc. Ce nouveau bloc anglo-saxon semble donc bien parti pour un voyage africain à plusieurs étapes. Et ce n’est pas du tout surestimer le Maroc à travers cet engouement des anglophones mais il faut se rappeler qu’il dispose d’une double façade géographique et constitue en même temps un entonnoir essentiel pour le passage en Afrique de l’Ouest.
La France quant à elle traîne le pas, et risque certainement, en s’entêtant à vouloir les deux tu l’aura au lieu du un tu l’a, de perdre son leadership Ouest Africain.
Et pourtant, la voie est bien tracée, et l’avenir est à pleine vue :
l’Algérie est en pleine déconfiture économique et sociale pendant que le Maroc accélère ses techniques de développement financières, industrielles et commerciales. Il n’y a donc pas photo. Il faut franchir le pas et reconnaître la marocanité du Sahara et puis aider le peuple algérien à prendre son destin en main. Et même si la France craint la montée au pouvoir des islamistes dans ce pays, elle disposera toujours de moyens de pressions politiques et économiques suffisants pour rétablir l’Etat de droit.
Pendant ce temps, nous attendons toujours ce geste de bonne volonté française, qui ne fera que rétablir la stricte vérité sur l’étendue du territoire marocain. La France dispose d’archives militaires datant du temps de son colonialisme en Afrique du Nord. Elle n’a qu’à les déclasser pour prouver à qui de droit, que les Saharas du sud et de l’Est du Maroc sont Marocains par les différents écrits qui établissent l’allégeance des peuples de ces régions au Sultan du Maroc avant et pendant l’occupation Française.

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