Une campagne de lobbying est en cours pour assurer aux Marocains du monde une place au sein du Parlement. Initiée par la «Coordination des partis politiques marocains à l’étranger», cette entreprise a pu décrocher l’aval de huit partis politiques de la majorité et de l’opposition pour défendre le principe d’une liste nationale des MRE. Un mémorandum est élaboré dans ce sens pour être présenté au Chef du gouvernement et au ministre de l’Intérieur très prochainement.
Les formations politiques, tant de la majorité que de l’opposition, sont de plus en plus ouvertes à une représentation des Marocains du monde au Parlement lors des prochaines échéances électorales. En effet, elles ont exprimé leur «accord» à ce principe dans le cadre des rencontres qui ont eu lieu au cours de ces derniers jours (entre les 5 et 12 janvier 2021) avec les membres d’une «Coordination» qui fait du lobbying dans ce sens. Il s’agit de la «Coordination des partis politiques marocains à l’étranger» qui regroupe les responsables du dossier des Marocains du monde au sein de huit formations politiques de la majorité et de l’opposition (PJD, RNI, USFP, MP, UC, Istiqlal, PAM et PPS). Les membres de la coordination ont préparé un mémorandum qui défend cette «cause» qu’ils ont discutée au cours de ces rencontres avec les secrétaires généraux des huit formations politiques. Ce document, qui est actuellement finalisé, sera présenté, d’ici la fin du mois, au Chef du gouvernement et au ministre de l’Intérieur.
Visiblement donc, les concertations entre la Coordination et les formations politiques semblent être très positives. C’est ce que nous assure l’un de ses acteurs, Mohamed Saoud, membre du comité exécutif du Parti de l’Istiqlal en charge du dossier des Marocains du monde. «Les réunions étaient très fructueuses. Les secrétaires généraux des partis politiques ont exprimés leur désir d’accompagner les MRE pour qu’ils soient, enfin, représentés au Parlement et avoir leurs représentants au sein de l’Hémicycle, ce qui est un point positif. D’autant que le ministère de l’Intérieur, pour la première fois, a entamé très tôt les concertations avec les partis politiques, un an avant les élections, au sujet du cadre juridique des prochaines échéances. Ce qui écarte le prétexte du manque de temps avancé par le passé», nous explique-t-il.
Mais à présent, la question qui se pose est de savoir quelles seraient les modalités de l’exercice de ce «droit». À ce sujet, les discussions de la Coordination avec les formations politiques ont abouti à un «accord», même si on estime que le plus important se jouera au niveau du Parlement. «Il faut que les parlementaires de chaque formation suivent, surtout ceux qui sont dans la majorité. On espère que cette fois-ci sera la bonne et que les articles 16 et 17 de la Constitution de 2011 pourront être appliqués pleinement.
Aujourd’hui, les partis ont compris l’importance et les enjeux de la participation des Marocains du monde aux institutions élues», souligne notre interlocuteur. Cependant, la question est de savoir quel est le contenu de cet accord. En tout cas, les promoteurs de cette initiative entendent agir graduellement. «L’étape la plus importante est de défendre le principe contenu dans la Constitution qui prévoit la représentativité des MRE. En ce qui concerne la méthodologie, il y a un idéal, c’est celui mis en avant par S.M. le Roi dans son discours en 2006, appelant à créer de véritables circonscriptions à l’étranger. Mais on est conscient qu’il faut y aller progressivement et par étapes», souligne Mohamed Saoud.
Dans ce cadre, il y a lieu de rappeler que la proposition des partis politiques consiste à créer une liste nationale devant garantir une représentativité aux MRE comme cela a été fait pour les femmes et pour les jeunes. «Cela peut faire évoluer les choses. À ce stade, cette proposition semble intéressante.
Elle ouvrira des opportunités pour plus tard. Maintenant, ce qui est concret et qui est posé sur la table, c’est cette liste nationale autour de laquelle les formations politiques se sont mises d’accord. Ainsi, ils proposent de supprimer la liste de jeunes et de ne garder qu’une liste entièrement dédiée aux femmes. Les 30 sièges qui seront libérés devront être attribués aux MRE», ajoute-il.
C’est cette proposition, appuyée par huit formations politiques, que la «Coordination des partis politiques marocains à l’étranger» entend défendre auprès du Chef du gouvernement et du ministre de l’Intérieur. «Nous prévoyons une rencontre avec le ministre de l’Intérieur d’ici la fin du mois. Les premières rencontres ont été effectuées avec les secrétaires généraux des partis politiques. Le bilan de nos premières démarches est positif et encourageant», conclut Mohamed Saoud.
le Matin