Le Maroc est soucieux de laisser une trace dans l’action du Conseil des droits de l’Homme des Nations-unies (CDH) dont il assure la présidence cette année, a affirmé l’ambassadeur Omar Zniber, Représentant permanent du Maroc auprès de l’Office de l’ONU à Genève et président en exercice du CDH au titre de l’année 2024.
« La présidence du Maroc a un souci fondamental, celui de laisser une marque sur la rationalisation et l’efficacité des travaux du CDH de l’ONU », a souligné M. Zniber dans un entretien à la MAP, à l’occasion de la tenue de la session de septembre du Conseil des droits de l’Homme, qui s’est ouverte lundi au Palais des Nations. Sept co-facilitations sont déjà en cours dans le cadre de la présidence marocaine, a précisé l’ambassadeur qui s’est dit conscient du caractère « extrêmement sensible » de sa mission à la tête du CDH, notamment sa « responsabilité de faire en sorte que le débat soit organisé dans le cadre d’un dialogue serein empreint de respect mutuel et d’observation des règles de procédure ».
Au-delà des questions en lien avec l’efficacité et la rationalisation, la présidence marocaine, a-t-il détaillé, est marquée par d’autres co-facilitations concernant notamment la réforme du Conseil visant à « revoir les statuts de cet organe et faire des propositions à l’Assemblée générale des Nations Unies ». Le président du CDH cite notamment une co-facilitation autour des nouvelles technologies qui s’attellera sur les moyens d’utiliser la technologie digitale dans les travaux du Conseil, et une autre « et non des moindres » portant sur la parité des genres. « Sur ce point, on peut se réjouir d’avoir obtenu un acquis, celui d’établir un organe consultatif, pour la première fois sous la présidence marocaine, qui sera composé de personnalités d’envergure mondiale et dont la liste est déjà prête », a indiqué M. Zniber.
Ce projet sera lancé officiellement le 30 septembre courant par la présidence marocaine, a-t-il précisé, notant que cet organe aura pour mission de faire travailler tout l’écosystème onusien, à la fois à Genève, à New York et ailleurs, pour que la parité homme-femme soit « respectée scrupuleusement au niveau de la décision, de la hiérarchie et du partage des conséquences ». Autre co-facilitation toute aussi importante, celle se rapportant à l’accessibilité destinée aux personnes ayant un handicap. « C’est un sujet majeur des droits de l’Homme sur lequel nous travaillons et la présidence marocaine a l’espoir d’y laisser une trace, en mettant en place une plateforme avec des guides », a assuré M. Zniber qui cite aussi le travail de co-facilitateurs sur la meilleure insertion des pays les moins avancés, plus particulièrement des petits États insulaires, dans les travaux du Conseil.
Il a également évoqué la co-facilitation dédiée à l’amélioration du processus de l’Examen Périodique Universel (EPU), un mécanisme qui permet la revue des droits de l’Homme par les pairs. Dans le cadre de son engagement à faire avancer les priorités de la présidence du CDH inscrites depuis le début du mandat du Maroc à la tête du Conseil, l’ambassadeur a rappelé la tenue la semaine dernière d’une réunion d’envergure internationale sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la jouissance des droits de l’Homme, avec la participation de directeurs généraux d’organisations internationales, dont l’Unesco, pour la dimension éthique, et de l’Union internationale des télécommunications pour « parler du fossé digital qui est à l’origine d’inquiétudes très fortes en termes de développement, d’accès à l’éducation et à la médecine ».
Il a relevé que le Maroc avance sur cette problématique « comme priorité, au même titre que celle de l’impact des changements climatiques sur la vie des gens qui, « non seulement, détruit les conditions de vie, mais pousse à la mobilité humaine », comme en témoignent les chiffres préoccupants des Nations Unies à ce propos. L’ordre du jour de la 57è session du CDH qui se tient à Genève s’annonce extrêmement chargé, selon M. Zniber qui avait déjà fait état de 32 projets de résolutions annoncés pour cette session, ou encore l’examen de la situation de pays et la nomination de nouveaux mandataires.
Durant ses cinq semaines de session, le Conseil examinera plus de 80 rapports présentés par le secrétariat des Nations-Unies et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, par des experts des droits de l’homme et par d’autres organes d’enquête concernant de nombreux thèmes ainsi que la situation des droits de l’homme dans près de cinquante pays. Au total, le Conseil tiendra vingt débats interactifs avec des titulaires de mandats des procédures spéciales.
Avec MAP