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21 novembre 2024
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l’accord tripartite MAR-USA-ISR.

Pour ceux qui veulent comprendre la nouvelle géostratégie Américaine, il faut prendre pour nouvelle base l’accord tripartite MAR-USA-ISR.

En nous y référant, on va vite s’apercevoir que les américains ont choisi deux pays, en qui ils semblent avoir pleinement confiance. Israël n’a pas à faire ses preuves, vu les relations très étroites qu’elle entretient avec les États Unis. Le Maroc a aussi fait les preuves d’une amitié sans faille. En effet et depuis l’ère de feu Hassan II, le Maroc avait clairement fait son choix et s’est parfaitement aligné derrière les Américains en choisissant le modèle libéral capitaliste. Cela lui a même valu d’être traité dans le temps de rebel par le mouvement des non alignés, auquel il appartenait, et qui lui, avait plutôt des affinités avec les soviétiques.

Ensuite Mohamed VI avait lui aussi clairement exprimé son choix, dès son accession au trône, lors de sa première visite aux USA. Il avait déclaré devant le président Bill Clinton en juin 2000 lors du dîner que ce dernier lui avait offert :

« Cette rencontre est une heureuse occasion pour moi de préciser que nos liens pérennes et solidaires ne doivent pas rester confinés dans un passé nostalgique alors que nos relations bilatérales sont en progrès constants, mais qu’il importe désormais d’anticiper haut et loin, afin d’acheminer notre coopération vers un partenariat stratégique de qualité, centré sur quatre objectifs globaux et interdépendants : assurer la sécurité, renforcer la démocratie, générer la prospérité et édifier la paix ».

Pourquoi alors les Américains ont ils décidé d’adopter une nouvelle stratégie en ce moment là et pas avant?

Il faut savoir qu’aux États Unis la politique mondiale est analysée par des centres d’études stratégiques très compétents. Ils ont dû arriver à la conclusion selon laquelle les pays autrefois sous développés, ont commencé à s’émanciper. Ce qui nécessite indéniablement une nouvelle forme de coopération basée cette fois sur des partenariats plus équilibrés au lieu et place de relations disproportionnées jusque-là entretenues entre pays du nord anciennement colonisateurs et pays du sud anciennement colonisés.

Mais alors qui a conduit à ce changement alors que les pays du nord pouvaient maintenir ce genre de relations Ad vitam æternam?

Je crois sérieusement que c’est le leadership économique chinois dans le monde. En effet, la chine s’est bien « réveillée » et a conquis le monde grâce à ses partenariats tant divers que multiples. Elle a ainsi créé un nouveau pôle de puissance économique et militaire mondial.

En ce sens, les pays en voie de développement se retrouvaient devant un nouvel interlocuteur capable d’offrir mieux et moins cher que leurs anciens donneurs d’ordre Européens et Américains.

Les Chinois étaient devenus ainsi plus efficaces et moins exigeants. Les pays du nord Ouest étaient donc dépassés et risquaient même d’être lâchés par ces pays du Sud…

Et c’est certainement ce qui a fait réagir les américains puisque la chine a pu envahir le monde et dépasser de loin les chiffres d’affaires du pays de l’oncle Sam sur les marchés mondiaux.

Donald Trump a donc commencé à rassembler ses alliés stratégiques, mais, à sa propre manière : exiger des monarchies du golfs une contribution financière importante pour une relance de la machine économique américaine. Mais cela ne suffisait pas pour détrôner la chine. Il fallait trouver bien plus efficace…

C’est la raison pour laquelle l’administration de Joe Biden pense aujourd’hui à une stratégie beaucoup plus vaste et surtout beaucoup plus stratégique :

Créer des zones d’influence continentales capables de contrer l’hégémonie commerciale chinoise. Pour cela les américains avaient besoin de pays locomotives avec des caractéristiques bien précises :

1-/ faire partie du continent cible ;

2-/ avoir une politique intérieure stable ;

3/- et pouvoir influencer un grand nombre de pays du continent.

Ces pays seraient donc apparentés à des représentations régionales affiliées à la holding « puissance américaine ». Pour cela, il fallait que ces deux pays constituent une puissance régionale : Israël au niveau du moyen Orient, ce qui est fait depuis bien longtemps pour d’autres raisons auxquelles nous reviendrons ultérieurement. Et le Maroc au niveau de l’Afrique de l’Ouest, ce qui est en train de se faire. Car devant cette nouvelle géopolitique établie par les américains, il faut s’attendre à des contre positions qui peuvent facilement créer une zone de turbulence dans ou autour du Maroc pour saper les objectifs américains surtout en Afrique et revenir à la situation antérieure de dépendance accrue, cultivée et entretenue par les Européens.

A travers cette stratégie politique, les américains vont donc créer de nouvelles zones d’influence avec un partenariat assis sur des intérêts communs et des bénéfices partagés (peut être pas par parts égales mais au moins, ce n’est plus le « sans frais pour que je me la boucle »).

Les marocains et les israéliens vont donc jouer le rôle de hubs financiers et commerciaux continentaux au profit des américains avec des parts d’intérêts sur investissements et placements.

Mais alors pourquoi passer par deux pays des deux continents ?

Tout simplement parce qu’ils connaissent bien le terrain et les mentalités des pays qui les entourent…

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les USA ont certainement aidé le Maroc à réintégrer l’UA et à se rapprocher avec beaucoup de pays Africains.

Et c’est la raison aussi qui a poussé les Américains à initier les accords d’Abraham, qui consistent à rapprocher Israel des pays arabes de la région. Cela permettra en même temps aux américains d’isoler leur ennemi principal : l’Iran.

Le schéma ci-après montre globalement les zones d’intérêts américaines qui sont directement concernés par l’accord tripartite signé avec le Maroc et Israël.

Nous avons le Maroc, la Mauritanie, le Mali, le Sénégal… qui sont tous proche politiquement entre eux.

Et puis nous avons Israël qui entretient des relations privilégiées avec l’Égypte, les Émirats, la Jordanie. Puis suivront les pays qui vont signer incessamment des accords de paix avec l’Etat hébreu.

Quant à l’Europe, je crois sérieusement que l’union de ses membres ne va pas mettre longtemps pour rendre l’âme et permettre ainsi à quelques uns de ses pays ayant encore des affinités avec le continent Africain, de rejoindre ce trio stratégique tout en acceptant les nouvelles règles de jeu imposées par les États Unis :

Win-Win without blackmail.

Gagnant-gagnant sans chantage..

par Mohamed Lazrek
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