C’est par la petite porte que la désormais ex-ministre des Affaires étrangères, de l’UE et de la Coopération espagnole, Arancha Gonzalez Laya, est sortie du gouvernement de Pedro Sanchez, qui a annoncé, ce samedi, un profond remaniement ministériel dans une tentative de sauver la crédibilité d’un exécutif en perte de vitesse.
La très controversée ex-ministre est pointée du doigt, depuis avril dernier, suite à sa gestion pour le moins calamiteuse de la crise déclenchée avec Rabat pour avoir autorisé l’entrée illégale en Espagne et en catimini du chef des mercenaires du polisario, le dénommé Brahim Ghali, sous fausse identité pour qu’il échappe de la justice espagnole.
Gonzalez Laya, disparue de la scène politique espagnole depuis le déclenchement de cette affaire qui a embarrassé la diplomatie espagnole et porté atteinte aux relations stratégiques avec un pays voisin et ami en l’occurrence le Maroc, a provoqué, par son attitude irresponsable, une crise inédite au sein d’un gouvernement déjà fragilisé.
Réduisant au maximum ses sorties médiatiques depuis avril dernier pour éviter les questions de la presse et les attaques des milieux politiques, Gonzalez Laya a été également la cible des critiques de l’institution militaire espagnole qui a dégagé sa responsabilité au sujet de l’entrée illégale du chef du polisario.
Un rapport adressé par le chef général de l’aéromobilité de la base militaire, le général José Luis Ortiz-Cañavate, au juge de Saragosse qui enquête sur l’entrée illégale du dénommé Brahim Ghali en Espagne avec de faux documents, a souligné que le ministère espagnol des Affaires étrangères avait donné des instructions claires selon lesquelles les membres de l’équipage de l’avion dans lequel voyageait le criminel en question ne devaient pas être soumis aux contrôles habituels de passeports et de douane exigés de tous les passagers provenant de pays situés en dehors de l’espace Schengen.
Qualifiée par les partis de l’opposition comme la plus mauvaise cheffe de la diplomatie de l’histoire de l’Espagne, Gonzalez Laya a été durement critiquée suite à sa gestion de la crise avec le Maroc.
Selon une enquête du NC Report, réalisée pour le compte du quotidien La Razon, Gonzalez Laya était la ministre la moins évaluée du gouvernement de Pedro Sánchez. Avec une note de 2,8 points sur 10, les Espagnols considèrent que sa gestion de la crise avec le Maroc a porté atteinte à l’image du pays.
Certains analystes politiques espagnols avancent que la gestion de l’ex-ministre des Affaires étrangères de la crise avec le Maroc a précipité son départ de l’exécutif de Pedro Sanchez.
L’analyste politique, Miguel Angel Puyol, a relevé que le limogeage de Gonzalez Laya est la conséquence de la mauvaise gestion de la crise avec le Maroc, un pays qui honore amplement ses engagements en matière de coopération et de bon voisinage avec l’Espagne.
L’accueil du criminel Brahim Ghali et les révélations dévoilées au grand jour confirment une grave erreur diplomatique du gouvernement espagnol qui a perdu la confiance d’un partenaire stratégique et fidèle comme le Maroc, a fait observer M. Puyol dans une déclaration à la MAP.
« Sans nul doute, la crise provoquée par l’ancienne ministre des Affaires étrangères avec le Maroc et sa gestion lamentable de cette affaire est la principale cause de sa sortie forcée du gouvernement », a affirmé, de son côté, Rafael Esparza Machin, académicien et ancien leader du Parti socialiste canarien.
Manquant d’expérience en matière de diplomatie, Gonzalez Laya a commis une erreur gravisime en se rendant complice de l’accueil du dénommé Brahim Ghali sans en informer le Maroc, ce qui constitue un acte de trahison qui a eu de graves conséquences sur les relations bilatérales, a-t-il dit dans une déclaration similaire.
H24