En Egypte pour 48 heures, le chef d’Etat algérien a insisté sur la vision commune partagée entre son pays et l’Egypte sur les questions d’ordre régional, à savoir Le Caire et Alger dans leur voisinage immédiat, et plus globalement dans la région Afrique du Nord.
Abdelmadjid Tebboune multiplie les aller-retours ver d’autres pays et son accueil de chef d’Etats, africains et arabes ces dernières semaines. Ce travail est plus intensément ressenti du côté du chef de la diplomatie algérienne qui est allé en Egypte, en Arabie Saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, en l’espace de quelque jours.
La tension dans le sérail algérien est à son comble depuis que des doutes sur la capacité de l’Algérie à organiser le Sommet de la Ligue arabe ont été rendu publiques. En effet, les représentants algériens ont multiplié les visites en personne et l’envoi de lettres manuscrites du président Tebboune aux dirigeants arabes afin de les convaincre de venir en Algérie en mars.
Cependant, les puissances arabes n’ont pas semblé être réceptives, et les causes sont multiples. En effet, l’Algérie qui se réveille de plusieurs années d’absence diplomatique, cherche à faire un grand coup médiatique en organisant ce Sommet, mais surtout en se l’appropriant et l’adaptant à son agenda, alors que le mot d’ordre de cette réunion devrait être le renforcement de l’union arabe.
Dès novembre l’Algérie n’a pas caché ses intentions pour ce Sommet, promouvoir sa position hostile au Maroc dans le conflit du Sahara, pays avec qui les relations ont été rompues, sa position hostile à Israël et aux normalisations avec les pays arabes et voudrait faire une réforme de fond au sein de la Ligue.
En coulisses, l’Algérie est également contre le leadership des monarchies arabes au sein de la Ligue arabe, voudrait faire réadmettre la Syrie au sein de l’organisation, et a une alliance avec l’Iran et par alliance donc avec les rebelles Houthis au Yémen.
En d’autres termes, l’Algérie est en décalage avec la Ligue arabe, affiche un objectif de défiance et ne représente pas l’esprit d’union, d’alliance, de paix et de bon voisinage que recherchent les Etats arabes.
Et la sanction ne s’est pas faite attendre, puisque les représentants de la Ligue ont fait le déplacement à Alger pour annoncer le report de la date du Sommet arabe, au moins jusqu’à la fin du mois de Ramadan, tout en enlevant à Alger la possibilité de créer un programme pour la réunion.
La visite du chef d’Etat algérien en Egypte où se trouve le siège de la Ligue, à la rencontre d’Abdelfattah Al Sissi, vient donc pour tenter d’amadouer ce dernier mais aussi envoyer un double message, selon lequel Le Caire et Alger seraient parfaitement d’accord sur les dossiers régionaux, en d’autres termes, sur le Sahara.
Mardi, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré qu’ »il y a un consensus complet dans les visions et les points de vue avec l’Egypte sur les problèmes de la région… et nous cherchons un terrain d’entente pour parvenir à un consensus arabe commun », a-t-il affirmé.
Et d’insister que l’entretien qu’il a eu avec son homologue égyptien « couvraient tous les problèmes de la région ». Cette version n’a pas été confirmée par la partie égyptienne qui s’est contentée de mentionner le dossier libyen, le barrage du Nil et de la lutte contre le terrorisme.
Sur le dossier du Sahara, l’Egypte entretient d’excellentes relations avec le Maroc et n’a jamais reconnu le mouvement séparatiste du polisario, et juge l’initiative marocaine d’autonomie comme crédible et répondant aux exigences des Nations unies.
Hespress