Plateforme numérique espagnole d’actualités et d’analyses consacrée à la Méditerranée de l’Ouest, Atalayar consacre un long portrait au patron du pôle DGSN-DGST, Abdellatif Hammouchi. Son parcours, ses actions et sa stratégie y sont passés au peigne fin. Derrière l’homme, se cache une institution devenue «la plus grande puissance sécuritaire de sa région et un acteur clé dans la lutte mondiale contre le crime et le terrorisme». Lecture.
Un homme, une action, une stratégie. C’est sur ce triptyque que la plateforme espagnole d’information et d’analyse a dressé un portrait aussi complet que juste d’Abdellatif Hammouchi, le patron du pôle DGSN-DGST au Maroc. Et pour cause, Hammouchi est l’homme auquel le Maroc doit «une véritable vision stratégique qui préconise non seulement d’assurer la protection des citoyens, mais aussi de contribuer à la stabilité régionale et internationale».
À la tête de la Direction générale de la sûreté nationale et de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGSN-DGST), Abdellatif Hammouchi a marqué l’histoire de la sécurité marocaine en révolutionnant l’ensemble du système et en faisant du Maroc un acteur incontournable dans les stratégies mondiales de lutte contre les menaces contemporaines telles que le terrorisme et la criminalité transnationale. Une vision ambitieuse avec laquelle Hammouchi a inauguré les réformes majeures des services de sécurité marocains.
Un sens élevé des valeurs, une moralité exceptionnelle
Qui donc est Hammouchi? Atalayar n’est pas avare en détails, peu ou pas connus. Le grand commis d’État marocain est né en 1966 à Beni Ftah, à quelques kilomètres de Taza, mais a passé son enfance avec ses neuf frères et sœurs à Fès, où il a reçu une éducation traditionnelle. Le baccalauréat en poche, il étudie le droit à la faculté Dar Mehraz de Fès et, à l’âge de 25 ans, il a rejoint le département de l’Intérieur avant d’intégrer, deux ans plus tard, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). À l’époque, le Maroc connaît une montée de l’islamisme radical dont Abdellatif Hammouchi devient l’un des meilleurs experts. En prime, un sens élevé des valeurs, une moralité à toute épreuve et une exceptionnelle piété. Il a ainsi su mener une carrière inspirante, une source de fierté pour le pays.
«Grâce à ses qualités professionnelles, Abdellatif Hammouchi est devenu le parfait interlocuteur anglophone des Américains après les attentats du 11 septembre 2001. Après les attentats de Casablanca du 16 mai 2003, il est nommé chef des renseignements marocains (DGST) par le roi Mohammed VI en décembre 2005, à l’âge de 39 ans», lit-on.
Le 15 mai 2015, il est nommé par le Souverain à la tête, en plus de la DGST, de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Une première au Maroc. S’ajoutera un rôle inédit, celui du véritable chef de la diplomatie sécuritaire marocaine dans différents pays du monde.
Dès son entrée en fonction, l’image de la police marocaine a été complètement changée, en appliquant un modèle particulier en termes de gouvernance, de méthodologie et d’objectifs afin de moderniser le système et de l’adapter aux exigences de la nouvelle ère de la technologie et de l’information.
«Hammouchi a introduit une nouvelle dynamique transformatrice dans les deux institutions de sécurité et tous leurs services, faisant du Maroc la plus grande puissance de sécurité de la région», résume Atalayar. En témoigne la série de mises en échec de nombreux complots terroristes et démantèlements de réseaux criminels.
L’ère des grandes transformations
À son actif, une infinité de mesures et de transformations dont, notamment, la refonte complète de la police marocaine dans sa forme et son contenu, la modernisation de ses moyens et de ses méthodes de travail et la promotion de la compétence professionnelle, de la motivation et de la discipline. Également menées, la diversification de l’offre de sécurité, de communication et d’interaction sociale dont le rendez-vous phare est l’organisation annuellement des «Journées portes ouvertes» dans différentes villes du Maroc depuis 2017.
La création de l’Institut international de formation policière, situé dans la ville d’Ifrane, destiné aux cadres marocains et à leurs homologues des autres pays africains, l’ouverture du laboratoire de la police scientifique et technique à Casablanca, en tant qu’étape importante dans la modernisation de la DGSN, sont également l’œuvre de Hammouchi.
S’y ajoutent des mesures RH qui ont replacé l’Homme au cœur du dispositif, avec l’extension et amélioration de la protection sociale et de la couverture sanitaire de la famille de la sécurité nationale, la démocratisation de l’accès à la profession par l’intégration complète des femmes dans le système de recrutement, de formation et de développement de carrière.
Sécurité: le Maroc, un acteur mondial
Hammouchi, c’est aussi une brillante action à l’international, avec consolidation du climat de confiance et de collaboration avec de nombreux partenaires internationaux et développement d’une diplomatie sécuritaire marocaine de haut niveau. Aujourd’hui, «le Maroc est reconnu comme un pays leader dans la lutte contre le terrorisme et un acteur clé dans la lutte contre la criminalité transnationale, se distinguant, selon le Global Terrorism Index, comme un pays à risque zéro», lit-on encore.
L’organisation de la 47ème conférence des chefs de police et de sécurité arabes (2023) et l’Accompagnement des grands événements nationaux, continentaux et internationaux, organisés au Maroc (réunions annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), Coupe du monde des clubs, Coupe d’Afrique des moins de 23 ans, Coupe d’Afrique féminine, etc.), complètent le tableau. Sans oublier le rôle crucial du corps de sécurité après le tremblement de terre d’Al Haouz pour aider et assister les victimes, assurer la sécurité de leurs biens et préserver l’ordre public.
Ce n’est donc pas pour rien que le chef de la sécurité marocaine a reçu la prestigieuse médaille d’honneur de la police nationale française et a été décoré par les gouvernements de l’Espagne, des Émirats arabes unis et d’autres pays du monde. Il a également été reçu par les chefs du FBI et de la CIA aux États-Unis et par le service de renseignement fédéral allemand Bundesnachrichtendienst (BND). Entre autres, énumère le portail édité en français, en anglais et en espagnol.
«Homme de valeurs et de grande expertise, il a fait preuve d’un engagement ferme et d’une capacité indéniable à renforcer les liens de confiance avec les partenaires internationaux en s’appuyant sur la coopération internationale comme pilier central de la stratégie diplomatique et sécuritaire du Maroc», écrit Atalayar. À l’arrivée, plusieurs pays d’Amérique, d’Afrique, d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient, ainsi que la Russie ont établi des partenariats stratégiques avec le Royaume.
Des partenariats qui se sont notamment soldés par la création de centres de coopération policière maroco-espagnols, dédiés à l’échange d’informations opérationnelles relatives à la criminalité transnationale, y compris le trafic de drogues.
Il y a aussi l’excellente coopération sécuritaire Maroc-France, matérialisée récemment lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Tout comme il y a les larges cadres de coopération entre le Maroc et des pays comme les Émirats arabes unis ou le Qatar. La Coupe du monde 2022 a d’ailleurs donné toute la mesure de l’efficacité des services dirigés par Hammouchi.
À menaces nouvelles, approche nouvelle
«Basée sur l’innovation, la proactivité et la coopération, la stratégie sécuritaire rigoureuse orchestrée par Abdellatif Hammouchi reflète, d’une part, une vision globale et humaniste de la sécurité nationale et, d’autre part, un modèle antiterroriste unique qui vise la stabilité et la sécurité non seulement pour le Maroc, mais aussi pour la communauté internationale dans son ensemble», souligne Atalayar. Le tout, avec une admirable capacité de la politique marocaine de sécurité à s’adapter à l’évolution des menaces, «l’un des secrets de son succès».
Le Maroc a aussi, par exemple, développé une Stratégie nationale de cybersécurité à l’horizon 2030 comme moyen d’anticiper les nouvelles formes de criminalité, en particulier les cybermenaces, et a renforcé ses outils de lutte contre le terrorisme comme l’une des principales priorités du pays. Autant dire que l’histoire continue de s’écrire.
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