Après une année de crise sanitaire et de conjoncture économique internationale à difficile, les entreprises et les pays revoient leurs stratégies commerciales ainsi que leur positionnement dans les chaines de valeurs mondiales. Une opportunité pour l’Afrique.
La crise actuelle de la Covid-19 a beaucoup atteint les systèmes de production à l’échelle internationale, et spécifiquement celles des pays communément appelé « Pays du sud ». Ces derniers tentent bien que mal de se repositionner dans les dynamiques de relocalisation qui se profilent à l’heure actuelle. Mais, leur processus de production de biens et services étant à faible valeur ajoutée, ils peinent à trouver une alternative pour glaner des points de croissance pour leurs économies.
Selon une analyse de Larbi Jaïdi que vient de publier le Policy Center for the New South, dont cet économiste est Senior Fellow, la plupart des pays africains sont monoproducteurs dans des secteurs primaires : produits agricoles, miniers, pétroliers… Leurs revenus ne leur permettent pas de garantir des retombées économiques viables dans le temps. La solution serait, selon Larabi Jaidi, la diversification : « C’est cette stratégie pouvant permettre à ces pays d’élargir la gamme de produits exportés et de remonter les chaines de valeur ». Et il ajoute : « l’objectif est de pouvoir créer des produits à valeur ajoutée et de qualité supérieure. Cela leur permettra de créer une valeur additionnelle dans leur produit final, au lieu de commercialiser leurs matières premières dans le marché mondial, avec un prix de produit de base qui soit sous la fluctuation du marché international ».
Le Maroc tire son épingle du jeu
Jaïdi insiste sur la transformation structurelle comme levier du repositionnement pour les pays du sud dans les chaines de valeurs mondiales. Dans ce sens, le Maroc a fait le choix de développer des écosystèmes porteurs, en s’ouvrant à la fois au marché international et régional. « Le royaume a fait la différence en consolidant son système productif dans la recherche non pas de marchés en Afrique, mais de partenariats africains », argumente l’économiste.
Pour lui, le royaume ne cherche plus seulement à assurer l’accessibilité de ses offres agricoles industriels au marché africain, mais traduit dans les faits le « partenariat sud-sud ». Dans sa politique régionale, le Maroc accompagne en effet les pays voisins dans leur processus productifs. C’est aussi une bonne façon de se repositionner dans la chaîne de valeur continentale.
Plus globalement, Larbi Jaïdi insiste notamment sur l’innovation et la formation ainsi que sur les infrastructures. Ce sont autant d’éléments nécessaires pour que les communautés économiques africaines puissent améliorer leur positionnement dans la chaine de valeur mondiale.
l’observateur