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21 novembre 2024
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Au lieu de contrer l’influence marocaine en Afrique, Lamamra finit par se larmoyer en reconnaissant ouvertement son échec

Présenté naguère comme le sauveur tant attendu de la diplomatie algérienne qui souffrait d’une lente agonie depuis le début des évènements de la crise politique en Algérie en 2019, Ramtane Lamamra est finalement la démonstration parfaite de la montage qui accouche d’une souris. Le diplomate chevronné algérien n’a, pour le moment, rien pu apporter de nouveau ou de percutant à la diplomatie algérienne plongée toujours dans ses contradictions. Au contraire, depuis son retour aux commandes du ministère des Affaires Etrangères au début du mois de juillet passé, Ramtane Lamamra a aggravé le déclin de la situation diplomatique de notre pays et l’Algérie peine à se faire entendre non seulement dans le monde entier, mais surtout en Afrique qui fut… naguère son jardin privé. 
Et c’est Lamamra qui a fait aujourd’hui samedi 16 octobre cet aveu triste et révoltant. A la grande surprise des plus fins connaisseurs des relations inter-africaines, Ramtane Lamamra s’est fendu d’un discours aux relents défaitistes qui interpelle et soulève de nombreuses interrogations sur la place réelle de l’Algérie au sein de l’Union Africaine. En effet, ce samedi, le chef de la diplomatie algérienne a reconnu un échec de l’Algérie sur la délicate question  de l’octroi du statut d’observateur à Israël au sein de l’Union Africaine.
Lamamra a clairement déclaré lors de la 39e session du Conseil exécutif de l’UA tenue les 14 et 15 octobre à Addis-Abeba qu’il est « regrettable que la proposition du Nigeria, élaborée avec l’Algérie, tendant à restaurer immédiatement le statu quo ante n’ait pas été acceptée par une minorité activiste représentée par le Maroc et quelques uns de ses proches alliés dont la République Démocratique du Congo (RDC) qui a assuré une présidence particulièrement partiale de la séance ». Ainsi, notre chef de la diplomatie nous explique ainsi ouvertement dans un discours lu devant l’ensemble des ses homologues africains que notre pays a perdu une bataille diplomatique devant le Maroc et le Congo RDC qui ont oeuvré pour que Israël conserve le statut d’observateur au sein de l’Union Africaine qui lui a été accordé le 22 juillet dernier par Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine depuis janvier 2017.
Mais quelle mouche a piqué Lamamra pour faire un tel aveu de faiblesse devant toutes les instances de l’Union Africaine (UA) ? Et comment est-il concevable que le Maroc puisse bloquer l’Algérie et la vaincre sur une telle question, certes sensible mais tout de même protocolaire, alors que notre pays a toujours été une puissance africaine respectée, considérée et largement écoutée par les autres pays africains ?
Il est à rappeler que le Maroc a réintégré l’Union Africaine que depuis  le 30 janvier 2017. Il l’avait quitté en 1984. A l’époque, 26 des 50 États membres de l’UA ont accepté d’admettre la République sahraouie (RASD) au sein de l’UA. Le Maroc avait alors décidé de quitter cette organisation. Le Maroc était donc totalement absent des instances de l’UA et l’Algérie en avait largement profité pour imposer son leadership et son influence grandissante.
Malheureusement, la roue a, semble-t-il, tourné puisque depuis 2017, le Maroc ne cesse de grignoter des points en sa faveur allant jusqu’à gagner un bras-de-fer, et c’est Lamamra qui l’avoue, contre l’Algérie concernant le statut d’observateur d’Israël au sein de l’UA.
Pour maquiller sa défaite, Lamamra tente de nous rassurer en nous faisant remarquer que « les ministres du courant majoritaire qui ont conscience que la crise institutionnelle engendrée par la décision irresponsable de Moussa Faki tend à rendre irréversible la division du continent, ont accepté de soumettre la question au sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine prévu au mois de février prochain ».
La voila donc la victoire de l’Algérie : inscrire sur l’agenda du prochain sommet des Chefs d’Etat de l’UA la question du statut qu’il faut accorder à Israël. Rien que ça ! Et comment l’Algérie envisage-t-elle de rallier tous les dirigeants africains à sa cause pour rééquilibrer la balance et enlever à Israël, l’allié stratégique du Maroc, son fameux statut d’observateur au sein de l’UA ? Lamamra ne dit absolument rien pour répondre à cette question.
Il se contente de nous formuler des promesses. Les mêmes promesses que nous entendons depuis juillet dernier sur le supposé retour de l’Algérie au sein de l’arène des grandes nations du monde. Mais en vérité, les Algériens ne voient aucun effet positif depuis son retour aux commandes du ministère des Affaires Etrangères. Crise ouverte avec Paris, guerre permanente contre Rabat, le flou demeure total concernant le rôle de notre pays dans la crise libyenne, repositionnement intrigant au Mali avec l’affaire des mercenaires russes du groupe Wagner, relations très froides avec la Maison-Blanche, disparition mystérieuse de plusieurs partenariats stratégiques avec la Chine, etc., bref, les « chantiers inachevés » ou bâclés se multiplient sur la scène internationale depuis le retour de Lamamra au siège de son ministère.
L’Algérie peine toujours à retrouver le soft power qui faisait sa réputation internationale par le passé y compris durant les premiers mandats d’Abdelaziz Bouteflika qui avait remis le pays sur l’échiquier diplomatique mondial à la suite du long isolement politique provoqué par la décennie noire.
Il faut rappeler que Ramtane Lamamra était au pouvoir à Alger lorsque le Maroc avait réussi à trouver une majorité d’alliés pour lui permettre de réintégrer l’UA contre les positions de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, de l’Angola ou du Nigeria. Le loup marocain a pu ainsi rentrer dans la « bergerie » africaine et le mouton noir algérien était devenu une proie. Et aujourd’hui, une nouvelle fois, l’homme qui devait mettre hors d’état de nuire le loup marocain vient d’échouer magistralement à protéger la bergerie. Il est temps de se poser de sérieuses questions sur les espoirs qu’on avait énormément placé dans « le chevalier Lamamra »

Algérie part

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