L’Algérie a renforcé sa campagne contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur au sein de l’Union Africaine, à quelques jours du prochain sommet des chefs d’État, prévu à Addis-Abeba en février 2022. Il y sera, entre autres, question de cette admission, et en sous-marin, Alger complote pour mettre des bâtons dans les roues de Tel Aviv.
Dans quelques jours, doit s’ouvrir officiellement le sommet des chefs d’Etat du continent africain avec à la clé la discussion d’un sujet ayant fait débat dès juillet après l’accréditation de l’Etat d’Israël en tant que membre observateur.
L’Algérie et l’Afrique du sud, deux poids lourds du nord et du sud du continent – ayant fait alliance pour garder une domination sur l’Union africaine- ont mené une campagne pour que l’UA retire cette accréditation, et ont réussi à obtenir gain de cause en septembre grâce à leur argumentaire.
En septembre, une vingtaine de pays ont cédé face à la pression des deux pays, et d’autres se sont dits contrariés de ne pas avoir été consultés avant la prise de cette décision. Ainsi, la question de l’admission de Tel-Aviv n’a finalement pas été actée sur le champ et sera posée ce février devant les 55 membres à Addis-Abeba.
Et si pour Israël l’affaire est gagnée puisque le pays entretient des relations diplomatiques avec 46 membres sur les 55 adhérents de l’organisation, et peut compter également sur son historique avec l’organisation, puisque le pays avait le statut d’observateur au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), jusqu’en 2002, l’Algérie elle, n’a pas abandonné sa campagne visant à interdire l’entrée du pays au sein de l’organisation panafricaine.
Selon plusieurs sources diplomatiques, en coulisses, Alger tente par tous les moyens de faire rallier certains Etats à sa cause et cela, en dépit des fortes abstentions des pays arabes, des pays du Golfe plus précisément ayant normalisé leurs relations avec Israël, à répondre favorablement à l’invitation d’Alger pour le prochain Sommet arabe, entre autres pour son hostilité manifeste contre Israël que le régime algérien veut inscrire à l’agenda de la rencontre.
Le plus grand pays nord africain a montré une hostilité des plus acharnées contre Israël lorsque le Maroc a rétabli ses relations diplomatiques avec l’Eta hébreu. « Le Mossad à nos frontières », avait titré le quotidien algérien L’Expression, proche du pouvoir, au lendemain de la signature en novembre du mémorandum d’entente en matière de défense entre Rabat et Tel Aviv.
« Israël sera chez elle au Maroc et aura l’Algérie à portée de missile, de drone et même d’incursion dans ses territoires », a ajouté le quotidien, et qui résume la tendance de toute la presse algérienne.
A une semaine de l’ouverture du 35e Sommet ordinaire de l’Union africaine, les 5 et 6 février à Addis-Abeba, l’Algérie compte sur ses cercles d’influence africains mais aussi arabes, ainsi que le soutien de l’Afrique du sud et son cercle d’influence comme le Zimbabwe, la Namibie ou au Botswana.
A noter qu’en août dernier, sur la vingtaine de pays ayant dénoncé dans un mémorandum la décision de faire admettre Israël en tant que membre observateur, figuraient des pays comme la Tunisie où le président algérien vient de se rendre en décembre et où il a signé un chèque de 300 millions de dollars, la Mauritanie dont le chef d’Etat a effectué une visite de trois jours en Algérie en décembre, l’Egypte où s’est rendu Tebboune cette semaine, et la Libye, où les contact avec Alger se sont intensifiés depuis 2020.
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