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21 novembre 2024
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35ème sommet de l’UA : “le Maroc a gagné des points“

Le 35e sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est déroulé le week-end dernier sous le thème « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique » a conclu dimanche sa session ordinaire, en soulignant les priorités africaines pour 2022 et même au-delà…
L’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine a été marquée par les appels à la poursuite de la solidarité africaine pour faire face à l’impact de la COVID-19 sur le continent, à la nécessité urgente de s’attaquer au fléau émergent des changements anticonstitutionnels de gouvernements (coups d’Etat), ainsi qu’au fléau du terrorisme à travers le continent (Sahel en particulier) et à la question de l’octroi d’un statut d’observateur à Israël. Plus de soixante-dix pays, d’organisations régionales et organismes internationaux bénéficient de ce statut d’observateur auprès de l’Union africaine qui les autorise à participer aux sommets, aux sessions du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) et d’accéder à des documents de l’Union africaine.
Mais la question n’a pas été vidée. Les chefs d’Etat ayant décidé de différer le débat et créer un comité qui sera mis en place pour étudier la question. Cela a donc, entraîné une suspension du débat sur un sujet qui risquait selon plusieurs analystes de diviser les pays membres si ce n’est pas déjà le cas. Ceci dit, le président sénégalais Macky Sall a succédé au président de la République démocratique du Congo (RDC) Felix Tshisekedi à la présidence tournante de l’UA pour un an. Nous retiendrons du Président sénégalais cette phrase : « Nous devons concentrer notre attention sur la construction de nos pays et également assurer l’intégration continentale ; et il ne peut y avoir de développement et d’intégration, là où il n’y a pas de paix, pas de sécurité et pas de stabilité », a déclaré le président sénégalais. Toujours est-il que ce 35e rendez-vous de l’UA s’est refermé sur de profondes fractures.
Retour sur ce 35e sommet de l’Union africaine avec Mohamed Talib qui nous donne quelques éclaircissements sur cet événement qui n’a, semble-t-il, pas fait l’unanimité. « Le Maroc a gagné énormément de points lors de ce 35e sommet de l’UA », nous dit d’emblée le spécialiste des questions sahariennes et africaines, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) que Hespress.fr a sollicité. « D’abord le Maroc est officiellement au sein du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine pour un mandat de trois ans, chose qui ne va pas laisser certains dormir tranquille. L’Algérie a tout fait pour cela ne se produise pas. L’honneur d’y siéger devait revenir à la Libye qui s’est désistée au profit du Royaume. Tout cela n’est qu’un retour logique et en force de la diplomatie marocaine au sein de l’organisation africaine après une interruption. Cela devrait permettre de réformer ses instances afin de les rendre plus efficientes ». Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, l’avait d’ailleurs, souligné en novembre dernier lors d’une conférence de presse conjointe à Rabat avec le Commissaire aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, Bankole Adeoye.
« Mais paradoxalement le dossier du grand litige n’avait rien d’afro-africain, poursuit Mohamed Talib. « L’octroi d’un statut d’observateur à Israël a été reporté. Pourtant plus de 46 pays de l’UA ont des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu dont deux pays qui malheureusement, sont sur la liste des réfractaires, l’Egypte et l’Afrique du Sud qui abritent des ambassades d’Israël et donc ont des relations poussées avec ce pays. Maintenant s’opposer à cette procédure accordée à d’autres ne va pas dans une logique déontologique, cela tend à de la schizophrénie pure et simple. Aussi, peut-on y voir l’intérêt de ces deux pays à lorgner du côté du leadership africain en plusieurs domaines et particulièrement l’Afrique du Sud qui voit Israël un rival et concurrent qui lui fait de l’ombre dans nombre de secteurs socio-économiques ».
Et d’étayer « Aujourd’hui la gouvernance dans les pays africains est des plus pragmatiques et ne cherche que l’intérêt de ses peuples. Le gain de ces pays par rapport à Israël et son savoir est immense, recherche, médecine, agriculture, nouvelles technologies, sécurité… Ce n’est sans doute pas l’Algérie, qui va leur fournir tout cela. Les peuples africains ont d’autres objectifs que celui de consolider l’hégémonie algérienne à coups de dessous de table ».
Et de déplorer la position, algérienne, égyptienne et celle de l’Afrique du Sud qui ne veulent pas l’intérêt des pays africains, reprochant à cette dernière de ne vouloir que développer le continent à sa manière afin que toutes les nations soient sous son influence pour ne pas dire sa dépendance. Ce n’est plus acceptable parce que tout simplement l’Afrique a changé. « Ils sont une dizaine de pays y compris les séparatistes du polisario sur les 55 membres africains à vouloir rejeter Israël ». Pour ce qui est du dossier du Sahara, Mohamed Talib nous dit que « le Kenya a eu beau faire pour insérer le Sahara dans les débats de ce sommet, en vain. Le Maroc a balisé cette question au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et elle n’est donc plus du ressort de l’Organisation africaine, n’en déplaise à qui vous savez. Nasser Bourita, à ce sujet, a été clair. La position marocaine est confortable. De Mistura n’a d’autres choix que de s’aligner sur les recommandations du Conseil de Sécurité, et pour l’heure, ce sont l’Algérie et son sbire qui y dérogent ».
On retiendra de ce sommet, nous dit encore le membre du Corcas, “la dynamique diplomatique du Royaume “ de par ses rencontres du MAE Nasser Bourita avec ses confrères et chefs d’Etat africains. « L’offensive diplomatique du Maroc a été on ne peut plus remarquable et remarquée notamment avec la soirée à l’Ambassade du Maroc à Addis-Abeba qui a vu la présence de pratiquement toute la plateforme diplomatique africaine. Le Maroc a renoué avec ses traditions diplomatiques en Afrique qui avaient été malheureusement interrompues et cela nous fait du bien là où cela fait du mal aux autres ».

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