Président de l'Assemblée du Conseil des Marocains Résidents en Côte d’Ivoire (ACMRCI), Ouazzani Chahdi est très satisfait des relations entre le Maroc et la Côte d’Ivoire. Dans cet entretien, il revient sur les actions que son organisation mène en faveur des populations du pays d’accueil.
Par ROBERT KRASSAULT
L’Assemblée du Conseil des Marocains-résidents en Côte d’Ivoire (ACMRCI) dont vous êtes le premier responsable est, semble-t-il, la première organisation des Marocains vivant en Côte d’Ivoire. Dans quel but cette organisation a-t-elle été créée ?
Soucieux du devenir et du maintien des liens fraternels et amicaux existant entre le royaume du Maroc et la République de Côte d’ivoire, les Marocains-résidents en Côte d’ivoire ont décidé de se regrouper, depuis 2004, au sein de l’ACMRCI afin de mieux participer d’une manière effective et concrète, au maintien et au développement de ces liens naturels entre les frères africains.
De quels moyens dispose l’ACMRCI pour atteindre ses objectifs ?
Les ressources de l’association sont construites par le droit d’adhésion, les cotisations mensuelles, les dons des sponsors et legs de toutes natures, les produits des manifestations diverses organisées et les subventions de l’Etat ou des collectivités.
Quel bilan dressez-vous, aujourd’hui, des activités de l’Assemblée du Conseil des Marocains-résidents en Côte d’Ivoire ?
Notre bilan nous semble très positif vue la situation sanitaire et les restrictions imposées bien qu’elles nous ont empêché d’atteindre nos objectifs. L’ACMRCI a mené plusieurs actions, en plus des actions d’accompagnement dans divers domaines, à savoir social, spirituel, culturel, sportif et économique. D’autres actions qui nous tiennent à cœur n’ont malheureusement pas encore été réalisées, à cause de la pandémie, mais figurent déjà dans le plan d’action de 2022. Une importance sera donnée aux actions menées envers les femmes et les jeunes et l’activité de développement culturel.
Pouvez-vous citer quelques actions concrètes que votre organisation a posées en faveur de Côte d’Ivoire et ses populations ?
Nos actions-phares programmées, pour cette année, avaient pour cibles les familles marocaines, ivoiriennes, mixtes, démunies et/ou touchées directement ou indirectement par la pandémie COVID-19. Entre autres actions posées, on peut citer :
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La remise de bons d’achat chaque année à l’occasion du mois sacré du Ramadan.
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Les dons à l’orphelinat SOS Abobo d’Abidjan 2 à 3 fois par an.
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Les dons de sang 2 fois par an (en mars et novembre).
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La remise de bons d’achat chaque année à l’occasion de la Tabaski.
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La remise de bons d’achat en librairie chaque rentrée scolaire.
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La création d’un fonds de solidarité (coronavirus) à mettre à la disposition de ceux qui sont en difficulté. Mieux, pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins sanitaires.
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la cérémonie de récompense d’élèves marocains qui ont appris la langue Arabe.
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Les rencontres sportives.
Récemment, vous avez été convié à une cérémonie à l’initiative d’une ONG de lutte contre la drogue. Peut-on savoir pourquoi vous avez donné votre parrainage à cette manifestation ?
Avant tout, je peux vous dire que c’était un honneur pour moi de parrainer cette cérémonie. Je vis en Côte d’Ivoire depuis 40 ans. Je connais la jeunesse ivoirienne. Il ya un grand changement. Nous avons le sentiment qu’il y a une démission générale dans l’éducation de nos enfants qui représentent la force de l’Afrique. C’est sur le trajet de l’école et la maison que se développent les comportements à risques. La sensibilisation apparaît comme le moyen le plus efficace pour faire face à la drogue.
La Côte d’Ivoire est devenue la plaque tournante de la drogue dans la sous-région. A cet effet, l’État a mis en place des mesures pour lutter contre ce fléau qui détruit notre jeunesse qui est la relève de demain. De notre côté, nous devons faire de notre mieux pour accompagner ces efforts. Notre structure reste disposée à accompagner ou à initier des activités au profit de la jeunesse pour combattre ce fléau.
Depuis quelques années, on assiste à une croissance des investissements directs marocains en Côte d’Ivoire. Peut-on avoir votre commentaire sur cette nouvelle forme de coopération Sud-Sud?
La vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, et de son frère SEM Alassane Ouattara ne cesse de se consolider d’année en année au bénéfice d’une Afrique prospère, stable et en paix et au service des intérêts des populations du continent, le tout dans le cadre de cette vision pour une action africaine commune. Une vision (avec grand V) autour du triptyque paix, sécurité et développement qui place les intérêts vitaux de l’Afrique et de sa population au centre de ses préoccupations pour assurer au continent un avenir des plus prospères, conformément à l’approche holistique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour “l’émergence d’une nouvelle Afrique: une Afrique forte, une Afrique audacieuse qui prend en charge la défense de ses intérêts, une Afrique influente dans le concert des Nations”. L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique.
Quel regard portez-vous sur les relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc ?
Les relations entre la Maroc et la Côte d’Ivoire ont été établies depuis 1962 par feu le Roi Hassan II et feu Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire. Cette coopération a été développée sous l’impulsion de nos dirigeants. Les relations séculaires sont exceptionnelles et fraternelles à tous les niveaux. Ces relations se sont perpétuées et renforcées avec Sa Majesté Mohammed VI et le Président de la République Alassane Ouattara. Les deux chefs d’Etats ont conforté ces relations à tous les niveaux : sur le plan politique et économique, mais aussi sur le plan international à travers les organisations multilatérales.
En termes de coopération économique, le Maroc, à travers ses entreprises, a réalisé et continue de réaliser plusieurs investissements en Côte d’Ivoire. Lors des multiples visites de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire, et suite à l’impulsion décisive qu’il a imprimé aux relations entre les deux pays, les plus grandes entreprises du Maroc ont saisi le potentiel important de la Côte d’Ivoire…
La Côte d’Ivoire est-elle vraiment le pays indiqué pour les investissements directs marocains ?
La Côte d’Ivoire est effectivement un des pays les plus dynamiques du continent depuis l’avènement au pouvoir du Président Alassane Ouattara en 2011. Et les entreprises marocaines ont souhaité accompagner le nouvel essor de ce pays et apporter leur contribution à la dynamique d’émergence en cours. Aujourd’hui, le Maroc est le 1er investisseur africain en Afrique subsaharienne. Ainsi, les plus grands groupes, dans divers domaines (banques, télécoms, BTP, immobilier, etc..) ont investi des centaines de milliards et ont créé des emplois qualifiés. Tout en participant au renforcement des capacités des cadres ivoiriens dans tous les domaines à travers des accords et conventions de partenariats signés. De grands chantiers ont été exécutés. Mais d’autres sont en cours de réalisation dont l’emblématique projet de la Baie de Cocody qui, en lui seul, prend en compte sept projets. On a aussi la mosquée Mohammed VI de Treichville.
Au terme de notre entretien, vous avez certainement un appel à lancer à la Diaspora marocaine en Côte d’Ivoire.
Bien sûr. Nous demandons à nos compatriotes d’aider les commerçants, les industriels et tout autre investisseur marocain désirant s’implanter au Maroc ou en Côte d’ivoire à être mieux organiser et informer des lois en vigueur en vue du développement des liens et des relations de fraternité et d’amitié existants entre les citoyens ivoiriens et marocains. Nous leur demandons surtout de rester à l’écoute des autorités du pays d’accueil et les aider à l’application des directives de ses dirigeants. Que chaque Marocain soit un Ambassadeur de là ou il est.
RECOR AFRIK