Le mois béni du Ramadan revêt une caractéristique singulière en Côte d’Ivoire, plus particulièrement à Abidjan où ce mois de piété, de cohésion, de solidarité et de recueillement est célébré chaque année par les membres de la communauté marocaine dans les pures traditions ancestrales du Royaume.
Dans ce pays ouest africain qui partage avec le Maroc plusieurs affinités religieuses, les membres de la communauté marocaine se fondent allègrement dans cette ambiance de paix et de quiétude qui embaume les jours de Ramadan.
Ils veillent à accomplir le rituel du jeûne, dans la symbiose et en toute communion avec l’ensemble des populations locales, non sans un brin de nostalgie pour l’effervescence chaleureuse qui caractérise les soirées durant cette période dans le Royaume.
L’avènement du mois sacré se veut donc un événement majeur pour les Marocains qui, fiers et fidèles de leur appartenance à un pays aux traditions culturelles et spirituelles millénaires, s’attachent au moindre détail, côté préparatifs, pour que le mois de Ramadan passe dans une ambiance ’’100% marocaine’’.
«Dans un pays comme la Côte d’Ivoire où réside une importante communauté musulmane, le Ramadan ou le carême comme localement surnommé, est une occasion pour la diaspora marocaine, majoritairement établie à Abidjan, de revivre dans la communion les pures et authentiques traditions marocaines, allant de l’accomplissement des rituels religieux, socle de ce mois béni, jusqu’au plus infime des détails culinaires», a déclaré à la MAP le président de l’association « Assemblée du Conseil des Marocains Résidents en Côte d’Ivoire » (ACMRCI), M. Ouazzani Chahdi.
Selon lui, le Ramadan, de par sa charge spirituelle sacrée, constitue pour les Marocains basés en terre d’Eburnie un moment de cohésion, d’altruisme et de solidarité qui a le mérite d’oblitérer ce sentiment de déracinement ressenti de temps à autre.
Durant ce mois béni, la femme marocaine ne ménage aucun effort pour que les pures traditions marocaines soient respectées dans les règles de l’art, en veillant à mettre à la disposition de sa famille un menu très varié et complet.
Dans cet élan de mobilisation pour célébrer le Ramadan dans la pure ambiance et traditions marocaines, plusieurs femmes au foyer parmi les Marocaines les plus battantes, proposent, sur commande, des mets, des gâteaux de la pure pâtisserie traditionnelle, et des spécialités de la cuisine marocaine soigneusement préparés pour le plaisir des gourmets.
Et comme chaque année, a fait remarquer M. Chahdi, l’ACMRCI remet des aides financières et ou en nature au profit de familles marocaines, ivoiriennes ou issues de mariages mixtes maroco-ivoiriens.
«L’Assemblée du Conseil des Marocains Résidents en Côte d’Ivoire a remis, le 09 avril courant, des aides financières et ou en nature à quelque 100 familles marocaines, ivoiriennes ou issues de couples mixtes maroco-ivoiriens, donnant ainsi tout leur sens aux valeurs d’entraide et de cohésion prêchées par l’Islam, particulièrement en ce mois de jeûne, de prière et d’abstinence», a-t-il enchaîné.
Cette opération, qui en est à sa sixième édition, a-t-il souligné, se veut un geste symbolisant les principes de solidarité fraternelle qui régit les relations entre musulmans en général et façonne, plus particulièrement, les liens fraternels entre Marocains et Ivoiriens, conformément aux préceptes sacrés de l’Islam et de la vision de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, Amir Al-Mouminine.
Cette action, entre autres opérations organisées par l’Association, va de pair avec la vision d’un Maroc toujours solidaire, un Maroc de fraternité et qui s’entraide pour aller de l’avant, tous ensembles.
Sur les pages des réseaux sociaux et dans les communes, de nombreux lieux de commerce font étalage d’un large éventail de produits marocains indispensables tout au long de ce mois de piété, a-t-il relaté.
Le président de l’ACMRCI a aussi expliqué que dans les cafés et restaurants marocains, l’ambiance est tout aussi effervescente : «En plus de l’atmosphère spirituelle y régnant, un menu de mets allant des soupes marocaines, dont l’incontournable Harira, jusqu’au couscous aux sept légumes fait le bonheur des clients marocains qui y affluent pour partager un moment de convivialité dans une ambiance foncièrement marocaine».
Cependant, cette effervescence que connaissent les marchés, les cafés et les restaurants abidjanais n’estompe en rien l’essence spirituelle et religieuse du Ramadan qui constitue, aussi et surtout, un moment singulier de spiritualité et de rapprochement du Tout-Puissant, où les mosquées connaissant une forte affluence des Marocains qui y accomplissent les prières obligatoires et surérogatoires, a insisté M. Chahdi.
Par Azedine Lqadey
avec MAP