La Maroc réalise une taux de croissance se situant à 2,8%, faisant ainsi mieux que le 3e trimestre de 2022 (1,7%). Cette croissance, indique le HCP dans sa dernière note d’information, a été tirée par la demande intérieure dans un contexte de forte inflation et d’un allégement des besoins de financement de l’économie nationale.
L’arrêté des comptes nationaux du troisième trimestre 2023 fait ressortir une amélioration de la croissance économique nationale se situant à 2,8% au lieu de 1,7% durant la même période de l’année 2022, avec une augmentation des activités non agricoles de 2,7% et du secteur agricole de 5,7%.
Une croissance économique soutenue par les activités de l’agriculture et des services
La valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières (cvs) a enregistré une augmentation de 8,9% au troisième trimestre 2023 au lieu d’une baisse de 13,8% durant la même période en 2022. Cette évolution s’explique par la hausse de l’activité agricole de 5,7% au lieu d’une baisse de 13,1% une année auparavant et de celle de la pêche de 80,7% au lieu d’une baisse de 25,6%.
La valeur ajoutée du secteur secondaire, de son côté, a affiché une augmentation de 0,5% au lieu d’une baisse de 1,1% durant le troisième trimestre de l’année précédente, en raison de la hausse des valeurs ajoutées des activités:
• de l’électricité et eau de 2,1% au lieu d’une baisse de 3,5%;
• des industries de transformation de 1,1% au lieu de 2%;
• du bâtiment et travaux publics de 0,5% au lieu d’une baisse de 5,1% ;
et de la baisse de celle de l’industrie d’extraction de 3,7% au lieu d’une baisse de 10,1%.
La valeur ajoutée du secteur tertiaire, par ailleurs, a enregistré un ralentissement de son taux d’accroissement qui passé de 5,9% le même trimestre de l’année précédente à 3,1% au cours de ce trimestre. Elle a été marquée par le ralentissement des activités :
• de l’hébergement et la restauration à 11,2% au lieu de 57,6%;
• des services de l’éducation, de la santé et des activités d’action sociale à 3,5% au lieu de 4,9%;
• de la recherche et développement et des services rendus aux entreprises à 3,2% au lieu de 6%;
• des services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale à 3% au lieu de 4,2%;
• des services financiers et assurances à 2,2% au lieu de 9%;
• du transport et entreposage à 1,6% au lieu de 2,1%;
• de l’information et la communication à 0,3% au lieu de 3,9% ;
et par l’amélioration des activités:
• des Services immobiliers, avec 2,1% au lieu de 1%;
• du commerce et réparation de véhicules, avec 2% au lieu d’une baisse de 1%.
En conséquence de cette évolution contrastée, la valeur ajoutée du secteur non agricole a connu une augmentation de 2,7% durant le troisième trimestre 2023 au lieu de 3,3% une année auparavant.
Dans ce contexte, et compte tenu de l’accroissement des impôts sur les produits nets des subventions de 0,7% au lieu de 4,8%, le Produit Intérieur Brut a affiché un accroissement de 2,8% en volume au lieu de 1,7% le troisième trimestre de l’année précédente.
Hausse du niveau général des prix
Aux prix courants, le PIB a connu une hausse de 7,6% durant le troisième trimestre 2023 au lieu de 5,8% la même période de l’année passée, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 4,8% au lieu de 4,1%.
Hausse de la demande intérieure
La demande intérieure a progressé de 4% au troisième trimestre 2023 au lieu d’une baisse de 1,3% la même période de l’année 2022, contribuant ainsi pour 4,4 points à la croissance économique nationale au lieu d’une contribution négative de 1,4 point.
Les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 0,4% au lieu de 0,1% le même trimestre de l’année précédente, contribuant pour 0,2 point à la croissance. De même, la consommation finale des administrations publiques a connu une augmentation de 3,8% au lieu de 2,3%, contribuant pour 0,7 point à la croissance de au lieu de 0,4 point.
De son côté, l’investissement brut (formation brute de capital fixe ; variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a connu une forte hausse de son taux d’accroissement passant de (-6,6%) en troisième trimestre 2022 à 11,6%, contribuant à la croissance de 3,4 points au lieu d’une contribution négative de 2 points.
Contribution négative des échanges extérieurs
Au niveau des échanges extérieurs de biens et services en volume, les exportations et les importations ont enregistré des ralentissements de leurs taux d’accoisement durant le troisième trimestre de l’année 2023. C’est ainsi que les importations de biens et services ont affiché une hausse de 9,3% au lieu de 11,7% la même période de l’année 2022, avec une contribution négative à la croissance de 5,5 points au lieu d’une contribution négative de 5,1 points. S’inscrivant dans la même tendance, les exportations ont augmenté de 8,1% au lieu de 23,7%, avec une contribution à la croissance de 3,9 points au lieu de 8,2 points le même trimestre de l’année dernière.
Dans ce cadre, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé, au troisième trimestre 2023, une contribution négative à la croissance, se situant à (-1,6) point au lieu d’une contribution positive de 3,1 point une année passée.
Allégement du besoin financement de l’économie nationale
Avec la hausse de 7,6% du PIB aux prix courants et la baisse de 6,5% des revenus nets reçus du reste du monde, le revenu national brut disponible a progressé de 6,6% au troisième trimestre 2023 au lieu de 6,5% le même trimestre de l’année précédente.
Compte tenu du ralentissement de la consommation finale nationale en valeur à 5,1% au lieu d’une hausse de 7,7% enregistrée une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 28,3% du PIB au lieu de 27,4%.
L’investissement brut (formation brute de capital fixe, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a représenté 30,7% du PIB au lieu de 30,8% durant le même trimestre de l’année précédente. Le besoin de financement de l’économie nationale a connu un allégement, passant d’un taux de 3,4% du PIB au troisième trimestre 2022 à 2,4% du PIB.
le Matin