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22 novembre 2024
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Mostafa Terrab: « L’OCP couvre 80% de la demande d’engrais en Afrique »

Le monde s’apprête à confronter un déficit alimentaire « sans précédent », et ce, dès la prochaine saison de production alimentaire suite à la crise des engrais et à la hausse des prix qui a vu jour bien avant la guerre en Ukraine. En Afrique, les engrais font partie de l’équation pour augmenter l’approvisionnement alimentaire. D’un côté, l’OCP tente de  résorber le déséquilibre présent actuellement sur le marché africain en produisant davantage de fertilisants à bas prix afin de remédier au manque et faire face au choc alimentaire. 
De ce fait, le World Bank Group a organisé mardi soir à Washington dans le cadre de ses assemblées annuelles, un événement sous le thème « Menace sur des produits de première nécessité : Le coût humain des crises alimentaire et énergétique ». Le président du groupe, David Malpass, a accueilli, lors de cette réunion, plusieurs intervenants spécialistes dans les domaines de l’énergie, de la nutrition et des denrées alimentaires, dont le PDG du groupe OCP, Mostafa Terrab.
Lors de son intervention, Terrab affirme qu’il y’a une pénurie à l’échelle internationale et l’offre n’est pas suffisante au niveau de la filière des engrais. « Je crois qu’il est utile de mettre les choses au clair. Il y a effectivement une crise que tout le monde voit aujourd’hui et il y a également un manque d’engrais. Il faut bien comprendre que ce que nous voyons aujourd’hui a été révélé par une crise. Il s’agit là, du courant de long terme de tendance de fond qui représente un déséquilibre entre la production d’engrais, les besoins et la demande », explique le PDG de l’OCP.
Le directeur général du plus grand fournisseur d’engrais en Afrique explique que la moitié de la production alimentaire mondiale est permise par le recours aux engrais minéraux et il est donc indispensable de disposer de ses engrais en quantité suffisante. « Les prix des engrais ont commencé à augmenter avant le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a deux ou trois ans déjà », ajoute-t-il.
En Afrique, la pénurie est la plus patente et c’est là où les faits les plus dévastateurs se présentent. « En tant que producteurs d’engrais africain, nous devons faire notre part en produisant 4 millions de tonnes d’engrais pour les agriculteurs africains au prix juste puisque nous personnalisons aussi les engrais pour différentes cultures et différents sols », souligne Terrab.
Le PDG marocain indique que son groupe se focalise de plus en plus sur la production des fertilisants. « Les engrais sont fabriqués à partir de deux composants l’azote et le phosphate. Le Maroc dispose des plus grandes réserves de phosphate, mais n’a pas beaucoup de gaz naturel donc nous importons l’azote pour le mélanger avec le phosphate et fabriquer des engrais ».
Il explique ainsi que la personnalisation de ces engrais permet l’adaptation aux besoins des clients. Le fertilisant « doit être adapté à la condition du sol, de la culture concernée ». Il s’agit d’une solution pour réduire les dommages que peut subir l’environnement. « Il faut savoir que la quantité d’engrais est pleinement absorbée par la plante et par les sols », a-t-il ajouté. Il existe des types d’engrais qui ont encore plus d’impact sur la productivité et qui sont parfois deux ou trois fois moins chers que les engrais classiques. « Donc les 4 millions de tonnes dont j’ai parlé pour l’Afrique, ça équivaudrait à 5 millions de tonnes d’engrais phosphatés et cela représente déjà 80 % de la demande. Nous pouvons les fournir à des prix plus modiques puisque ça coûte moins cher », indique Terrab.
Il précise ensuite que l’Afrique, en quelque sorte, innove davantage que d’autres continents à cet égard. Le continent vise toujours à trouver des solutions innovatrices qui accélèreront le processus. Il est à citer à titre d’exemple, « les images par satellite permettent de déterminer à quel type de sol on a affaire en temps réel qui permet ensuite d’adapter la recette d’engrais pour qu’elle convienne le mieux à ce sol et aux cultures ».
L’Afrique importe présentement 56 % des engrais d’autres pays, selon les données partagées lors de l’assemblée. De ce fait, le groupe OCP se fixe un objectif d’augmenter leur production de fertilisants afin de pouvoir satisfaire les besoins du marché africain tout en proposant un prix correct et bas vu la situation actuelle.

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