La question du Sahara marocain est une ligne rouge pour le Royaume. L’accueil réservé par le président tunisien, Kais Saied, au chef de la pseudo rasd, Brahim Ghali, en marge de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD), tenue en Tunisie, a été le coup de trop, qui a suscité une vague de réactions tant du côté marocain que du côté tunisien.
Les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre après le coup asséné par notre voisin tunisien, qui a exprimé officiellement son alignement avec l’Algérie et son protégé, la milice séparatiste du polisario, au détriment des relations historiques entre nos deux pays.
Si les partis politiques marocains, militants et citoyens ont dénoncé une « démarche hâtive » ou encore un « coup de poignard dans le dos du Maroc », en Tunisie, on parle de « déviation dangereuse ».
Sur sa page Facebook, Abdel Wahad El Hani, président du parti Al-Majd, a estimé que « l’accueil du président de la République au chef du front polisario est une déviation dangereuse et sortie de neutralité sans précédent par rapport aux constantes de la diplomatie tunisienne », soulevant ainsi « la bêtise diplomatique du ministre Othman Jerandi (…) pour les affaires étrangères ».
Le politicien ne s’est pas arrêté là. Il a également évoqué « le suicide politique du président Kais Saied qui mettra à nu les hauts intérêts et la crédibilité de la Tunisie auprès des pays, face à de grandes difficultés ».
« Le président Saïd n’a pas reçu les chefs d’État africains qui ont honoré notre pays en participant à la Conférence internationale de la TICAD de Tokyo sur le développement en Afrique (…) mais il a décidé de recevoir le chef du polisario personnellement et avec une grande hospitalité, tandis qu’un des membres du gouvernement pouvait s’en charger », a-t-il lancé, qualifiant le cortège qui a reçu Brahim Ghali « d’insipides et inodores ».
Et d’ajouter : « Nous avons choisi une trêve volontaire de 72 heures lors de la Conférence internationale dans l’intérêt de l’unité de la Tunisie devant le monde, mais le ministre des Affaires étrangères et le président l’ont violée par cet acte maladroit ».
De son côté, Mohamed El-Asaad Obeid, secrétaire général de l’Organisation tunisienne du travail, a également dénoncé l’accueil, vendredi, par le président tunisien Kais Saied, du chef du polisario.
Ainsi, le syndicaliste tunisien a rappelé que le Royaume du Maroc a été l’un des premiers pays à s’être tenu aux côtés de la Tunisie lors de la pandémie du Covid-19 et au plus fort de la crise du tourisme, soulignant que « le dossier du Sahara est une question marocaine et nous n’avons pas le droit d’intervenir dans les affaires intérieures des pays ».
En s’adressant directement au président Kaïs Saied, le secrétaire général de l’Organisation tunisienne du travail a écrit : « Qui vous a chargé de reconnaître un groupe dissident contre l’Etat marocain ?», qualifiant cette démarche de « sottise qui a créé une crise diplomatique entre deux pays frères ».
Tout en présentant ses excuses aux Marocains, Obeid a évoqué les vertus du peuple marocain, qu’il ne peut oublier en tant que syndicaliste et fils de syndicaliste. Il a ajouté qu’il ne pouvait pas oublier non plus la sortie du peuple marocain dans la plus grande manifestation de l’histoire du Maghreb, avant même le peuple tunisien, suite à l’assassinat du syndicaliste Farhat Hached en 1952, pour dénoncer un assassinat traître.
hespress