Au sein du campus de l’Université Mohammed 6 Polytechnique, AgriEdge a lancé sa nouvelle innovation pour booster la production du blé au Maroc. Une innovation baptisée NPK-IndeX.
Le blé est un pilier important de la sécurité alimentaire au Maroc. Le Marocain consomme en moyenne environ trois fois plus que la moyenne mondiale. Principale culture de la filière céréalière, la production du blé tendre approche les 50% de la production nationale en céréale. Les cultures de la filière céréalière occupent environ 70% de la superficie agricole, génère environ 24% du PIB national et 19% de l’emploi. Ces chiffres sont emmenés à augmenter parce que le Maroc n’a toujours pas d’autosuffisance alimentaire pour les céréales et que leurs importations pèsent dans la balance commerciale du pays. L’augmentation (ou au moins le maintien) de la production nationale en céréales constitue une opportunité (voire un besoin vital) pour l’agriculteur et pour le pays.
Pour produire plus, il faut soit investir plus soit produire mieux. Pour ce faire, la première piste d’intervention est l’optimisation des conditions de production en termes de qualité de sols, de qualité des semences, de disponibilité d’eau (pour la production en irrigué) et une meilleure gestion de la fertilisation.
Avec les prix de l’énergie qui augmentent et la flambée des prix des fertilisants (plus que 100%), l’agriculteur doit constamment faire des arbitrages entre la quantité de fertilisants à utiliser pour maximiser les rendements et la biomasse versus la quantité de fertilisants à utiliser pour minimiser les coûts et adopter une gestion durable de son exploitation.
Le NPK-index vient simplifier cet arbitrage voire rendre son résultat plus puissant.
Il met à la disponibilité de l’agriculteur un outil d’aide à la décision qui offre des recommandations sur les quantités de l’azote optimale à apporter ainsi que sur les doses de phosphore et de potassium requis pour redresser l’état du sol et assurer des racines solides et une croissance saine du blé. Sa puissance réside dans le fait qu’il offre des recommandations qui tiennent compte de l’hétérogénéité intra parcellaire. Il permet ainsi à l’agriculteur de moduler ses apports selon les besoins localisés de ses champs pour tirer le meilleur profit possible des quantités utilisés et surtout de ne pas sous ou sur fertilisé sa culture.
Fruit de 4 ans de collaboration et de co-développement entre Les Domaines Agricoles et l’Université Mohammed 6 Polytechnique et AgriEdge, le NPK-Index se base sur les images satellite et les analyses de sol pour générer des cartes d’optimisation de l’azote et des recommandations d’apports en phosphore et en potassium pour le blé.
Innovation basée sur l’intelligence artificielle et le savoir-faire agronomique, elle vient répondre à un besoin éminent de l’agriculture.
D’ici 2050 nous serons 10 milliards d’habitants sur terre selon l’organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture ; l’agriculture doit produire 70% avec seulement 4% de terres disponibles, on peut facilement imaginer l’impact de cet accroissement de la demande sur les prix des fertilisants, les prix des terres, de l’énergie ainsi que les cours de blé sur le marché international.
En permettant de réduire les apports de fertilisants de 21%, le NPK-IndeX permet à l’agriculteur de réduire ses coûts opérationnels et ainsi prémunir sa compétitivité voire son existence. En améliorant les rendements de 24%, le NPK-IndeX contribue à la préservation de la sécurité alimentaire du pays.
Le NPK-IndeX peut constituer une opportunité pour agir sur le poids des importations du blé dans la balance commerciale ; ou encore un moyen de protection du pouvoir d’achat du citoyen surtout que le blé est le principal constituant de l’aliment le plus consommé au pays et qu’il fait partie d’une chaîne de valeur subventionnée depuis des décennies.
Pour finir, avec le NPK-Index Les Domaines Agricoles, l’Université Mohammed 6 Polytechnique et AgriEdge confirment, encore une fois, que le digital est dorénavant un levier incontournable pour la fertilisation raisonnée du blé au Maroc. Exploitants, professionnels, chercheurs et institutionnels du monde agricole ont participé à cet événement et ont appuyé l’importance des nouvelles technologies pour faire face aux challenges rencontrés par l’agriculture de nos jours.
Maroc Diplomatique