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22 novembre 2024
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Ce matin encore j’ouvre les yeux le coeur lourd en pensant au petit Rayan.

par Ouazzani Rania
On l’a vu vivant dans ce puit, on s’est attaché à lui, on a espéré, été impatient, inquiet. Hier tout au long de la journée on a senti la joie monter à l’approche de sa délivrance, la ferveur du peuple marocain, le soutien du monde pour lui. On a entendu les prières s’élever au pied de la montagne d’une seule voix. L’accompagner.
On a vécu ce soulagement et ce bonheur de le voir enfin sortir de cette grotte en souhaitant dans notre cœur aucune séquelle grave.
Et puis l’annonce : « le Roi du Maroc a souhaité ses condoléances aux parents de Rayan Oram »
Le couperet.
L’ascenseur émotionnel
La chute
Le choc
Je vous avoue que je ne saurais décrire ce sentiment qui m’a envahi à ce moment là.
On l’avait vu vivant au fond de ce puit.
Le monde était là pour l’accueillir et espérer cette fin heureuse pour nous. Nous, car ce n’était plus juste le fils de la famille Oram, il était devenu NOTRE Rayan.
Je vous avoue que je suis retournée voir cette vidéo de lui vivant dans le puit, comme une façon de m’attacher encore à cet élan de tendresse pour ce petit. Le revoir. Espérer qu’il soit parti dans son sommeil, sans douleurs.
Des hommes braves, jours et nuits, ont fondu une montagne pour toi Rayan, personne ne t’a abandonné même si le temps a dû te sembler long. J’espère de tout mon coeur que tu as pu entendre les prières et le monde qui était là pour toi à l’extérieur….
Pour notre coeur d’humain, ton départ est douloureux, lourd, injuste.
Mais notre foi nous souffle ce rappel : « Les enfants des musulmans sont sur une montagne du paradis, Ibrahim et Sara s’occupent d’eux jusqu’à ce qu’ils les donnent à leurs parents le jour de la résurrection ».
Alors on se rassure en se disant, il est né pauvre, anonyme, isolé. Il est reparti riche d’amour, de prières, connu de tous, et aimé par des millions de gens.
Dans ce malheur sur terre, il connaitra désormais ce bonheur dans l’au-delà que tout personne ayant la foi, espère. Il attendra ses parents.
Ses parents qui ont été humbles et dignes jusqu’au bout. Pas de pleurs ni de cris devant les caméras. Juste de l’humilité, de l’espoir, du silence.
Sa perte est douloureuse, mais espérons qu’elle ne soit pas vaine pour son frère, sa sœur, ses parents. Que sa lumière les accompagne, que les bienfaiteurs accourent pour aider ces enfants à avoir une éducation, aller à l’école, aider les parents.
Né anonyme, tu n’es plus sur terre, mais tu es vivant désormais dans la mémoire et le coeur de tous.
Tu nous as permis de ne pas oublier qu’il y a des choses plus importantes sur terre, mais aussi, la douleur et la perte de tant d’enfants tous les jours à travers le monde…le monde ne devrait pas vous oublier. Aucun enfant, quelque soit son origine, sa religion, ne devrait subir les erreurs des hommes. A peine parti, qu’on entend parler de la torture que subit le petit Fawaz. Cela ne devrait pas exister.
Je ne pensais pas écrire tout cela, mon bébé dans les bras, je me rend compte que les mots sont sortis comme une thérapie, comme une façon de guérir mon coeur…une ultime prière pour toi Rayan, pour ton âme d’enfant.
Merci à ces Hommes qui ont creusé le coeur d’une montagne pour te retrouver, avec des machines, mais aussi, dans les moments ultimes, à la main, centimètre par centimètre, pour te protéger au maximum.
Merci d’avoir uni nos coeurs Rayan, et en ces temps de peine, de maladie et d’épuisement, d’avoir ramené cette lumière et cet espoir que la solidarité a de meilleurs à nous offrir. Il y a encore du bon, tâchons de ne pas l’oublier et d’avancer chaque jour en partageant un peu plus de bonté envers l’autre.
Ina li Llah wa ina li Llah Rajioune.
Au revoir #Rayan ❤️
R.O.C

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